Droits humains bafoués en République dominicaine : où est passé le RNDDH ?

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Depuis plusieurs mois, la République dominicaine intensifie sa politique répressive à l’encontre des ressortissants haïtiens, en grande majorité contraints de fuir leur pays en raison de l’insécurité généralisée. Sur le territoire voisin, ils sont fréquemment victimes de violations flagrantes des droits humains : arrestations arbitraires, expulsions massives, séparations familiales, détentions dans des conditions inhumaines… La situation s’apparente de plus en plus à une véritable chasse à l’homme.

Port-au-Prince, le 6 mai 2025 .—Selon les données de la Direction générale de la migration (DGM) dominicaine, plus de 86 000 Haïtiens ont été expulsés durant le premier trimestre de l’année 2025. Parmi eux, des femmes enceintes, des enfants et même des personnes nées en République dominicaine, mais privées de tout document légal.

Plus inquiétant encore, les autorités dominicaines ont récemment interdit l’accès aux soins hospitaliers aux Haïtiens sans papiers. Une mesure dramatique, notamment pour les femmes enceintes, souvent contraintes d’accoucher dans la rue, sans aucune assistance médicale.

Face à ces pratiques inhumaines, plusieurs organisations internationales, telles qu’Amnesty International et Human Rights Watch, ont exprimé leur indignation. En Haïti, pourtant, les réactions officielles demeurent rares et timides.

Le RNDDH aux abonnés absents

Dans ce contexte alarmant, le silence du Réseau national de défense des droits humains (RNDDH) surprend et dérange. Connue pour ses rapports percutants sur les exactions policières, les irrégularités électorales ou les massacres urbains, l’organisation reste étrangement muette sur les traitements infligés aux migrants haïtiens en République dominicaine.

« Nous attendons du RNDDH qu’il élève la voix, qu’il enquête, qu’il informe. Son silence est une forme de complicité passive », déplore Dominique Lubin, étudiant en médecine à Saint-Domingue.

Lorsque des milliers de personnes sont persécutées en raison de leur nationalité, le silence d’un organisme comme le RNDDH devient lourd de conséquences. L’heure n’est plus aux calculs diplomatiques : il faut une solidarité assumée, une documentation rigoureuse et une indignation claire.

Si les défenseurs des droits humains gardent le silence quand les plus vulnérables sont traqués, qui prendra leur défense ?

Jean Gilles Désinord
Vant Bèf Info (VBI)

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