Des techniciens de l’OEA briefés en République Dominicaine avant d’enquêter sur le canal haïtien
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C’est le ministère dominicain des affaires étrangères qui l’a annoncé. Une rencontre s’est tenue hier lundi, dans la capitale dominicaine, où se trouve une délégation de l’Organisation des Etats Américains (OEA) venue évaluer le travail qui est en train d’être réalisé du côté haïtien de la Rivière Massacre en vue de construire un canal, le premier ouvrage haïtien de ce genre sur une rivière commune aux deux pays pendant que la République Dominicaine a déjà une douzaine de prises sur ce fleuve.
Santo Domingo, le 17 octobre 2023. Selon ce que rapporte la presse dominicaine citant un communiqué officiel, la délégation de l’organisation hémisphérique s’est entretenue avec plusieurs officiels dominicains connus pour leur hostilité à la construction du canal haïtien.
Il s’agit notamment du chancelier dominicain, Roberto Álvarez, ainsi que des techniciens de l’Institut National des Ressources Hydrauliques (INDHRI) et de l’Institut National de l’Eau Potable et de l’Assainissement (INAPA) ainsi que des responsables d’autres agences gouvernementales et des écologistes.
Le ministre Álvarez a voulu faire croire aux missionnaires de l’OEA que le canal haïtien « pourrait avoir des implications importantes non seulement environnementales, mais aussi sociales et économiques ».
Il affirme que « la gestion de l’eau et des ressources naturelles associées a un impact direct sur les communautés agricoles et de pêcheurs qui dépendent de la rivière, de la lagune de Saladillo et d’autres zones humides pour leurs moyens de subsistance ».
M. Álvarez affirme que l’expérience et l’expertise des membres de la mission de l’OEA « constituent une plate-forme inestimable pour aborder ces questions de manière équitable et objective, guidées par un engagement à renforcer la paix et la coopération dans notre région ».
De leur côté, les techniciens de l’Institut National des Ressources Hydrauliques (INDHRI) et de l’Institut National de l’Eau Potable et de l’Assainissement (INAPA) ayant pris part à la rencontre ont tenté d’expliquer aux membres de la délégation des risques d’inondation liés à la construction du canal haïtien.
Ils ont aussi évoqué les caractéristiques des prises d’eau que la République Dominicaine possède dans le fleuve du côté dominicain, et qui, affirment-ils, n’affectent pas le côté haïtien. Au contraire, disent-ils, des agriculteurs haïtiens les utilisent également.
Le gouvernement dominicain, qui réclame l’arrêt des travaux haïtiens, espère que la médiation de l’OEA « pourra conduire à une solution qui tienne compte des préoccupations des deux nations et qui renforce l’architecture institutionnelle et juridique qui régit nos relations bilatérales ».
Mais pourquoi, se demande plus d’un, la mission de l’OEA n’a-t-elle pas été mandatée pour inspecter les prises dominicaines sur le canal haïtien? Se contentera-t-elle de lire les documents produits par les dominicains sur les canaux qu’ils ont construits sur la Rivière massacre?
Dans un communiqué publié le 26 septembre dernier, l’OEA avait reconnu le droit d’Haïti d’exploiter la Rivière Massacre en ces termes: « Il est largement reconnu qu’Haïti et la République Dominicaine détiennent les mêmes droits d’utilisation sur cette rivière. Les ressources hydriques de la rivière sont essentielles pour les deux pays, vu les besoins de leurs habitants, particulièrement dans le contexte de sécheresse actuelle. L’utilisation de ces ressources doit se faire conformément au Droit International et aux traités en vigueur entre les deux nations ».
La délégation dominicaine ayant pris part à la rencontre était composée de l’ambassadeur dominicain auprès de l’OEA, Josué Fiallo ; du directeur de la Commission mixte bilatérale haïtiano-dominicaine, Julio Ortega Tous ; de l’ambassadeur Miguel Pichardo; du réalisateur de Border and Limits, Rafael Taveras ; du directeur des études et de l’analyse stratégiques, Anselmo Muñiz ; du directeur juridique, Boni Guerrero ; et du conseiller Emil Chireno qui ont représenté la chancellerie dominicaine.
Y ont également pris part, le directeur général de l’INAPA, Wellington Arnaud; le vice-ministre de l’Agriculture, Eulalio Ramírez; le vice-ministre de l’Environnement, René Mateo; le directeur de l’Institut géographique national, Bolívar Troncoso; le directeur des risques et des catastrophes naturelles du ministère de la Présidence, Mario Grullón ; les directeurs de l’Institut cartographique; le géologue Osiris De León et l’environnementaliste Luis Carvajal, de l’Académie des sciences et de l’environnement de l’Université autonome de Saint-Domingue (UASD).
Pour la délégation de l’OEA, il y avait le docteur Jean Michel Arrighi, Secrétaire aux affaires juridiques de l’organisation et Andrés Sánchez, du Secrétariat au développement intégral, selon une note d’information du ministère des Affaires étrangères (Mirex), cité par le journal dominicain Listin Diario.
Dodeley Orelus
Vant Bèf Info (VBI)