Des promesses non tenues face à une insécurité galopante
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« Après le départ de Jovenel Moïse, les enlèvements cesseront », affirmait l’ex-sénateur Steven Benoît. « Dès sa démission, le pays fonctionnera normalement », déclarait André Michel. « Après le 7 février, nous rétablirons la sécurité générale », promettait Youri Latortue. Ces déclarations, faites avant l’assassinat de Jovenel Moïse en juillet 2021, laissaient espérer une amélioration rapide de la situation sécuritaire en Haïti. Pourtant, depuis leur accession au pouvoir, l’insécurité n’a cessé de croître.
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Carrefour-Feuilles, le 23 février 2025.En 2021, au moins 328 enlèvements ont été signalés au cours des huit premiers mois, contre 234 pour toute l’année 2020. Cette tendance s’est aggravée après la mort de Moïse, les gangs armés, profitant du vide politique pour étendre leur influence.
Les promesses de rétablir la sécurité se sont révélées vaines. Les anciens opposants, désormais au pouvoir, peinent à contenir la violence qui gangrène le pays. Leurs discours d’antan contrastent avec leur incapacité actuelle à apporter des solutions concrètes.
La population haïtienne, déjà éprouvée par des années de troubles, se retrouve prise au piège entre des gangs de plus en plus puissants et un gouvernement, autrefois dans l’opposition, désormais impuissant. Les espoirs placés dans ces leaders se sont transformés en désillusion face à la réalité quotidienne.
Les statistiques sont alarmantes. Depuis l’assassinat de Jovenel Moïse, les homicides et les enlèvements ont augmenté de manière exponentielle. Les gangs contrôlent désormais une grande partie de la capitale, Port-au-Prince, et étendent leur emprise sur d’autres régions, notamment l’Artibonite.
Les autorités actuelles, autrefois promptes à critiquer dans tous les médias, sont aujourd’hui dépassées par l’ampleur de la crise. Leurs promesses se heurtent à une réalité complexe qu’elles ne parviennent pas à maîtriser.
Devenus de simples spectateurs, dépourvus des solutions qu’ils prônaient avec assurance, ils laissent la population dans une situation de vulnérabilité extrême.
Les déclarations ambitieuses de ces anciens opposants, aujourd’hui dirigeants, n’ont pas été suivies d’effets. L’insécurité en Haïti a atteint des niveaux sans précédent, plaçant Port-au-Prince en tête du classement des 50 villes les plus dangereuses du monde, selon une enquête réalisée par une organisation mexicaine de défense des droits humains.
Belly-Dave Bélizaire
Vant Bèf Info (VBI)