Des paysans tués à Kenscoff : Viv Ansanm massacre ceux pour qui, il prétend faire la « Révolution »
Getting your Trinity Audio player ready...
|
Le sang des innocents coule à nouveau en Haïti, et cette fois, Kenscoff en est la triste scène. Le 27 janvier 2025, des gangs armés ont commis l’un des pires massacres du début de l’année 2025. Au moins 12 membres d’une même famille, les Joseph, ont été exécutés chez eux, rejoignant la longue liste des victimes de cette barbarie. Le seul survivant, absent lors du massacre, a retrouvé les corps sans vie de ses proches, baignant dans leur sang.
Mais le carnage ne s’est pas arrêté là. Cinq membres d’une autre famille, trois pasteurs et un enseignant ont aussi été assassinés. Pire encore, selon l’ancien député Alfredo Antoine, environ 40 paysans ont été massacrés et plusieurs maisons incendiées. Ces gangs, venus de Carrefour, ont attaqué avec une précision stratégique effrayante, dans le but d’étendre leur contrôle sur la zone, mettant à mal toutes les mesures de sécurité tentées par les autorités locales.
Face à cette barbarie, la police a riposté, tuant plusieurs assaillants, mais sans pouvoir empêcher le déferlement de violence. L’état de siège informel, imposé par ces groupes armés prouve malheureusement une certaine incapacité des institutions à rétablir l’ordre et la sécurité dans les zones rurales du pays.
Ce massacre nous dévoile tout de même une vérité : ceux qui, hier encore, se revendiquaient du peuple, de la justice et du changement, ne cessent de montrer leur vrai visage et leur véritable mobile. La coalition Viv Ansanm, prétendument porteuse d’un idéal révolutionnaire, a démontré par cette énième sauvagerie qu’elle n’a ni l’étoffe des véritables combattants de la liberté qu’elle prétend incarner, ni la légitimité morale d’un projet émancipateur qu’elle prône.
Peut-on parler de lutte pour le peuple lorsque ce sont les plus vulnérables qui en paient le prix ultime ? Peut-on encore croire en la sincérité d’un mouvement qui se prétend révolutionnaire, mais qui n’a pour seule doctrine que la terreur, la violence aveugle et la perpétration d’atrocités inimaginables ?
Il n’est de révolution légitime que celle qui porte les aspirations d’un peuple vers la justice et la dignité. Pourtant, à Kenscoff, les actes posés ne sont ni un cri de libération ni une revendication légitime. Ils sont l’expression d’une violence sans conscience, d’une furie déchaînée qui ne distingue plus oppresseurs et opprimés.
Ce massacre à Kenscoff impose une question cruciale : quelle est la finalité de ces violences ? Si Viv Ansanm se veut porteuse d’un changement, alors quel est ce changement qui s’appuie sur le massacre des siens ? Haïti n’a pas besoin d’une révolution de la terreur, mais d’une révolution des idées, de la justice et du progrès. Et l’histoire retiendra que ceux qui se disaient libérateurs se sont mués en massacreurs, terroristes et scélérats.
Vant Bèf Info (VBI)