Des Haïtiens vivant à Springfield inquiets face à une possible réélection de Trump

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À l’approche des élections présidentielles américaines de 2024, les Haïtiens de Springfield expriment une vive inquiétude. L’éventualité d’une réélection de Donald Trump ravive les craintes liées aux politiques anti-immigration et aux discours polarisants, menaçant leur sécurité et leur avenir.

Springfield, le 3 novembre 2024._En reportage pour France 24, la journaliste Barbara Gabel a recueilli les témoignages de plusieurs Haïtiens affrontant de réelles difficultés.

« Si Trump est réélu, nous sommes tous en danger, » déclare Nadhens Joseph, 25 ans. Il relate une expérience traumatisante dans un restaurant où une cliente lui a demandé s’il mangeait des chats et des chiens.

Cet incident a profondément marqué Nadhens, qui a quitté son emploi de chauffeur VTC, préoccupé par sa sécurité personnelle. « C’est un stress constant. De nombreux amis ont déjà quitté la ville, » ajoute-t-il.

« Il m’arrive d’entendre des remarques sur le fait que nous pourrions servir du chat ou du chien, » raconte Ketlie Moïse, propriétaire du restaurant haïtien Keket Bongout. Face aux préjugés, elle déplore la baisse de fréquentation de son établissement : « Cela me blesse profondément. »

La communauté haïtienne face à l’intimidation électorale

Pour assurer un climat serein, Denise Williams, 70 ans, militante et présidente locale de la National Association for the Advancement of Colored People (NAACP), affirme la présence d’observateurs dans les bureaux de vote et une vigilance accrue des forces de l’ordre.

« Donald Trump attise la division par la haine et la violence, alors que notre vice-présidente, Kamala Harris, prône l’unité et la paix. Voir ses propos détournés en plaisanteries racistes est blessant, » dénonce-t-elle.

Un message de résilience et d’ouverture

Malgré les tensions, la communauté haïtienne de Springfield reste résiliente et ouverte. Viles Dorsainvil, président du Centre d’aide et de soutien à la communauté haïtienne de Springfield, observe que « beaucoup souhaitent découvrir notre culture, notre cuisine, notre musique et notre histoire. »

Le centre propose des cours de créole haïtien, attirant une soixantaine de participants non haïtiens. Pour Jasmin Gonzalez, employée de l’association Project Woman, dédiée aux victimes de violences conjugales, « comprendre leur culture et leur langue permet de créer un lien essentiel. »

« Les médias véhiculent souvent des idées fausses, mais nous souhaitons montrer que les Haïtiens sont les bienvenus ici, » précise-t-elle.

Viles Dorsainvil conclut sur une note d’espoir : « La peur est présente, mais en restant solidaires, nous surmonterons cette épreuve. »

À l’approche des élections, les Haïtiens de Springfield demeurent vigilants, conscients que leur voix et celle des autres immigrants seront cruciales pour défendre leurs droits face à un avenir incertain.

Belly-Dave Bélizaire

Vant Bèf Info (VBI)

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