Déportation : la plateforme GARR dénonce les conditions de rapatriement des ressortissants haïtiens de la République Dominicaine

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Le Groupe d’Appui aux Rapatriés et Réfugiés (GARR) a dénoncé, lors d’un point de presse tenu ce jeudi 7 novembre 2024, les conditions dans lesquelles les autorités dominicaines procèdent à la déportation massive des citoyens haïtiens et appelle les autorités haïtiennes à agir rapidement pour fournir une assistance appropriée à ces compatriotes.

Port-au-Prince, le 7 novembre 2024. -Le responsable de la section communication du GARR, M. Sam Guillaume, a qualifié la décision du président dominicain, Luis Abinader, de rapatrier 10 000 Haïtiens par semaine, d’« acte criminel et illégal », s’appuyant sur la Convention américaine relative aux droits de l’homme qui interdit les déportations massives.

M. Guillaume a déclaré que cette décision est appliquée sans les moyens matériels nécessaires pour transporter les rapatriés. Il a expliqué que les compatriotes sont entassés dans des centres de détention dénués d’infrastructures de base : sans lits, eau potable, ni nourriture.

Cette situation a provoqué une vive révolte dans un centre de détention en République Dominicaine, où des détenus haïtiens ont passé plus de quatre jours sans avoir de quoi se nourrir.

M. Guillaume a critiqué les véhicules utilisés par les autorités dominicaines pour transporter les Haïtiens, les qualifiant d’« inadéquats et inconfortables ». Il a également évoqué les violences subies par les déportés, en particulier les femmes, qui sont victimes d’agressions sexuelles perpétrées par des agents d’immigration dominicains.

Le GARR a également dénoncé le rapatriement de Dominicains d’origine haïtienne, qui n’ont aucun lien avec Haïti. Pire encore, les agents détruisent leurs documents d’identité lors des arrestations, les empêchant ainsi de prouver leur statut.

Pour étouffer les protestations, les autorités dominicaines utilisent du gaz lacrymogène et des décharges électriques contre les Haïtiens détenus dans les centres de rétention. Le GARR considère ces actes comme criminels.

Par ailleurs, le GARR a condamné l’attaque menée par un groupe qualifié d’ultranationaliste en République Dominicaine contre des organisations de défense des droits humains, notamment le Mouvement Socio-Culturel pour les Travailleurs Haïtiens (MOSCTHA), qui a récemment été victime de violences.

Le GARR a également décrit une situation critique le long des frontières haïtiano-dominicaines, où une forte concentration de migrants est observée. Certains d’entre eux sont incapables de traverser en raison de la présence de gangs armés dans les zones de transit, tandis que d’autres manquent de moyens économiques pour continuer leur chemin.

Le GARR informe que des actes de kidnapping ont été commis par des Haïtiens et des Dominicains qui profitent de la situation. Les rapatriés se voient contraints de payer entre 18 000 et 20 000 pesos pour leur libération.

Face à cette situation, le Groupe d’Appui aux Rapatriés et Réfugiés (GARR) exhorte les autorités haïtiennes à agir rapidement pour fournir une assistance adéquate aux Haïtiens bloqués à la frontière haïtiano-dominicaine.

Jean Gilles Désinord
Vant Bèf Info (VBI)

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