De la terre à la mer, les gangs imposent leur loi
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Face au contrôle croissant des routes nationales par des gangs armés, de nombreux citoyens se tournent vers le transport maritime comme solution alternative. Cependant, cette option, loin d’être sécurisée, expose davantage les usagers à des attaques criminelles.
En l’espace d’une semaine, pas moins de cinq embarcations ont été attaquées. Ce dimanche 15 décembre, deux petites embarcations en provenance de l’île de la Gonâve ont été détournées par des membres présumés du gang 103 Zonbi opérant à Gressier et à Merger. Quelques heures plus tard, une troisième embarcation a subi une attaque similaire selon un média local s’appuyant sur une source proche des victimes.
Les assaillants, agissant sans crainte d’intervention des autorités, ont systématiquement dépouillé les embarcations. Moteurs, carburant, argent et effets personnels des passagers ont été volés. Aucune estimation précise des pertes n’a cependant été fournie.
Ces agressions s’ajoutent à une longue liste d’attaques maritimes, comme celle survenue quelques jours plus tôt, où un navire transportant des dizaines de passagers a été pris pour cible. En plus des risques liés à ces attaques, les usagers font face à un manque criant d’équipements de sécurité, rendant les traversées encore plus dangereuses.
Malgré l’ampleur des incidents et les appels à l’action, les autorités restent muettes. Ni le Conseil présidentiel de transition (CPT) ni le gouvernement dirigé par Alix Didier Fils-Aimé ni même la SENAMAH, chargée des affaires maritimes, n’ont proposé de solutions concrètes pour contrer la montée en puissance des gangs sur les eaux. Ce silence alimente le scepticisme de la population quant à la capacité des dirigeants à rétablir un semblant d’ordre.
Huit mois après l’entrée en fonction des autorités de transition, la sécurité reste un mirage. Ports, routes nationales et même l’aéroport international Toussaint Louverture opèrent au ralenti, isolant davantage le pays dans une spirale de crise sécuritaire et économique.
Par Lanois Camilus Alcidor