Dans les couloirs de la CELAC, Haïti cherche des alliés pour sortir de l’ombre

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Dans la salle feutrée où résonnaient les échos des discours diplomatiques, la voix d’Haïti s’est élevée, portée par le Conseiller-Président Leslie Voltaire. Face aux chefs d’État réunis pour le 9ᵉ Sommet de la CELAC, c’est un pays en détresse mais debout qui a plaidé pour une solidarité plus ferme, plus concrète, alors que l’insécurité étouffe son peuple.

Tegucigalpa, 9 avril 2025 – À la tribune, Voltaire n’a pas parlé en technocrate. Il a parlé pour les quartiers assiégés, pour les enfants déscolarisés, pour les mères qui fuient les balles. À ses côtés, le Ministre des Affaires Étrangères, Victor Harvel Jean-Baptiste, incarnait cette diplomatie d’urgence que mène aujourd’hui Haïti, dans un monde qui détourne trop souvent les yeux.

Saluant la présidence sortante de la Hondurienne Xiomara Castro et celle nouvellement investie du Colombien Gustavo Petro, Voltaire a réaffirmé les principes de paix et de coopération qui fondent la CELAC. Mais rapidement, le discours s’est fait appel. Un cri poli mais ferme, pour rappeler que la paix en Haïti ne peut être qu’une affaire collective.

Dans les couloirs du sommet, loin des caméras, des échanges bilatéraux s’enchaînent. Le conseiller-président serre des mains, expose des chiffres, partage l’inquiétude d’un pays à genoux. Il évoque le soutien de certains pays membres à la Mission Multinationale d’Appui à la Sécurité (MMAS). Il insiste sur l’importance d’une coopération plus soutenue, notamment sur la formation des forces de sécurité, citant le Mexique en exemple.

Mais au-delà des besoins immédiats, Voltaire parle aussi de reconstruction. Institutionnelle d’abord. Il évoque les projets du Conseil Présidentiel de Transition : un référendum, des élections, des réformes. Et dans chaque phrase, il laisse transparaître cette volonté de prouver que, malgré tout, Haïti n’a pas abandonné l’idée de se tenir debout.

Ce 9ᵉ Sommet de la CELAC n’a pas changé le monde. Mais il a donné à Haïti l’occasion de rappeler au reste de la région qu’aucun pays ne peut se reconstruire seul. Et qu’il est temps, pour les voisins latino-américains et caribéens, de transformer les principes de solidarité en actes concrets.

Martino CADET
Vant Bèf Info (VBI)

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