Crise humanitaire alarmante au camp de déplacés internes du Ministère de la Communication

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La montée en flèche de la violence des gangs à Port-au-Prince a forcé des centaines de familles à fuir leurs foyers, trouvant refuge dans divers lieux publics. Le Ministère de la Communication, situé à Bois-Verna, s’est transformé en un camp de déplacés internes, abritant des personnes fuyant des quartiers tels que Carrefour-Feuilles, Magloire Ambroise, rue Cameau et rue Capoix. Aujourd’hui, une crise humanitaire y atteint des proportions critiques, selon les témoignages recueillis par Vant Bèf Info.

Port-au-Prince, le 12 août 2024 – Il est 15 heures, en ce lundi 12 août 2024, lorsque nous arrivons au camp. L’ambiance est lourde, la fatigue se lit sur les visages marqués par l’épuisement et l’incertitude. Le camp, prévu pour quelques dizaines de familles, en abrite désormais 600, soit environ 1 500 personnes. Cette surpopulation écrasante a rapidement saturé les infrastructures disponibles, créant des conditions de vie extrêmement précaires.

« Nous faisons face à la faim, à toutes sortes de maladies. Les endroits où les gens dorment sont infestés de punaises et de cafards, de jour comme de nuit. La situation est vraiment catastrophique », déclare Turin Hénose, vice-président du camp, avec une résignation palpable.

Des conditions d’hygiène déplorables

Le manque d’hygiène est l’un des aspects les plus préoccupants de cette situation. L’absence de systèmes adéquats pour l’évacuation des déchets a transformé le camp en un terrain fertile pour la propagation des maladies contagieuses. Lina Louis, une mère de cinq enfants, témoigne de la gravité de la situation : « Nous sommes exposés à toutes sortes de maladies contagieuses. On compte des cas de malnutrition, de tuberculose et d’autres maladies liées à la famine et à l’insalubrité. »

Les récits des résidents illustrent le désespoir qui règne dans le camp. Nancy Volmé, une jeune mère de trois enfants, raconte son calvaire : « J’ai un bébé de 4 mois et deux autres enfants. Leur père a été assassiné à la rue Oswald Durand en mars dernier. Depuis, je vis ici dans des conditions infrahumaines. Je ne sais pas à quel saint me vouer », confie-t-elle, les larmes aux yeux.

Appel à l’aide urgent

Face à cette situation dramatique, les responsables du camp et les résidents lancent un appel désespéré à l’aide. Ils exhortent les autorités compétentes et les organisations humanitaires à intervenir de toute urgence pour éviter une aggravation de cette crise humanitaire.

Sans une réponse rapide et coordonnée, les conditions de vie dans le camp continueront de se détériorer, mettant en péril la vie de centaines de personnes déjà vulnérables.

Judelor Louis Charles
Vant Bèf Info (VBI)