Crise humanitaire à Petite Rivière de l’Artibonite : des jeunes dorment sur la place publique, livrés à eux-mêmes

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Fuyant les violences du gang « Gran Grif » basé à Savien, des dizaines de familles ont trouvé refuge sur la place publique Solidarité, en plein cœur de Petite Rivière de l’Artibonite. Sans abri, sans sécurité, et sans aide étatique visible, des jeunes – notamment des filles – dorment à la belle étoile dans des conditions alarmantes.

Petite Rivière de l’Artibonite, 1er juin 2025 – Depuis plusieurs semaines, les attaques armées dans la région ont contraint de nombreux habitants à abandonner leurs foyers. Aujourd’hui, la place publique s’est transformée en camp de fortune, où se mêlent détresse, insalubrité et peur.
« C’est révoltant de voir ces jeunes filles se réveiller chaque matin sur une place publique, sans la moindre intimité », déplore un homme de 63 ans, les larmes aux yeux.
Les témoignages recueillis évoquent des risques d’agressions sexuelles, l’absence totale d’infrastructures sanitaires, et une fatigue psychologique croissante chez les déplacés. Une mère de famille, Raphaëlla, s’indigne :
« Mes filles dorment dehors. Et les autorités ? Elles ont livré la population aux gangs. C’est de l’irresponsabilité pure et simple. »
L’indignation est partagée par plusieurs riverains, qui accusent l’État de silence complice. Certains n’hésitent pas à parler de stratégie d’extermination silencieuse. Un cultivateur désespéré témoigne :
« Nous sommes fatigués. On ne peut plus travailler nos terres, ni vivre chez nous en paix. Où sont les autorités ? »
Alors que l’Artibonite continue de sombrer dans le chaos, les appels à une intervention urgente des pouvoirs publics se multiplient. Mais pour l’heure, l’État reste muet. Et les jeunes de Petite Rivière continuent, chaque nuit, de dormir à même le sol, sous les étoiles… et sous la menace.
Jean Gilles Désinord
Vant Bèf Info (VBI)