Crise en Haïti : l’INDDESC tire la sonnette d’alarme sur la situation des jeunes

Getting your Trinity Audio player ready...
|
L’Institut National pour la Défense des Droits Économiques, Sociaux et Culturels (INDDESC) a exprimé sa vive inquiétude face à la détérioration accélérée des conditions de vie de la jeunesse haïtienne. Dans une note rendue publique ce mercredi, l’organisation dresse un tableau alarmant de la marginalisation d’une majorité démographique pourtant au cœur de l’avenir du pays.

Port-au-Prince, le 23 avril 2025 —Selon l’INDDESC, plus de 95 % des jeunes vivent dans une pauvreté extrême, sans accès aux droits fondamentaux tels que l’emploi, l’éducation, la santé, le logement ou encore la sécurité sociale. « Cette jeunesse, qui représente plus de 60 % de la population, est reléguée à la périphérie d’un État absent », peut-on lire dans le document.
L’institution dénonce une violation systémique des engagements internationaux de l’État haïtien, notamment le Pacte International relatif aux Droits Économiques, Sociaux et Culturels (PIDESC) et le Protocole de San Salvador, deux instruments ayant valeur contraignante dans le droit haïtien.
Sur le plan économique, l’INDDESC met en cause le chômage endémique, l’absence de formation, le manque de stages et l’exclusion des jeunes du système productif. Pour l’organisation, cette marginalisation n’est ni fortuite ni inévitable : elle résulte de choix politiques délibérés et d’un ordre économique profondément inégalitaire. « Elle alimente la délinquance, provoque des migrations forcées, renforce le crime organisé et menace la cohésion sociale », avertit-elle.
Face à l’urgence, l’INDDESC appelle à des mesures structurelles, notamment l’adoption de politiques publiques inclusives, le financement massif de programmes sociaux, la mise en place de mécanismes de justice sociale et le respect effectif des droits économiques, sociaux et culturels.
Enfin, l’organisation lance un appel solennel à la jeunesse haïtienne pour une « résistance civique et intellectuelle » en vue de reconquérir ses droits. « La jeunesse haïtienne a droit à une vie digne, à des rêves réalisables, à un avenir sur sa propre terre. Il est temps de briser le cycle de l’injustice et de la résignation », conclut la note.
Judelor Louis Charles
Vant Bèf Info (VBI)