Crise des ARV : les autorités haïtiennes tentent de rassurer des associations de PVVIH

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Face aux inquiétudes grandissantes d’une rupture de stock des antirétroviraux (ARV), les associations de défense des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) ont rencontré pour la deuxième fois en quelques semaines le Conseiller-Président Louis Gérald Gilles. Cette démarche vise à rassurer les patients d’une réponse coordonnée dans ce contexte de crise sanitaire imminente, faute de ressources financières.

Port-au-Prince, le 27 mai 2025 –

La rencontre s’est déroulée en présence d’acteurs institutionnels majeurs : le ministre de l’Économie et des Finances Alfred Métellus, le Dr Gabriel Timothée, directeur général du ministère de la Santé publique et de la Population (MSPP), ainsi que des représentants du Programme national de lutte contre le sida (PNLS) et du Centre haïtien pour le renforcement du système de santé (CHARESS). Il était question d’identifier des solutions immédiates et durables pour garantir la continuité de l’approvisionnement en ARV et en médicaments de prophylaxie pré-exposition (PrEP).

Un climat d’inquiétude persistante

Dès avril 2025, les premières alertes avaient été émises par les associations de PVVIH, signalant une diminution préoccupante de la disponibilité des traitements. Lors de leur première entrevue avec le Conseiller-Président, le 25 avril dernier, les représentants avaient dénoncé l’irrégularité des livraisons et l’incertitude croissante autour des stocks.

Au-delà des traitements, l’enjeu est aussi préventif : les campagnes de sensibilisation et la distribution de la PrEP auprès des populations vulnérables sont, elles aussi menacées. En réponse, Louis Gérald Gilles avait alors promis de mobiliser les institutions concernées et de solliciter une aide d’urgence, notamment auprès des partenaires internationaux.

Vers un plan d’action en deux temps

La réunion de ce 27 mai a permis de dégager plusieurs pistes. Un plan de contingence articulé autour de deux axes : la continuité des soins pour les PVVIH et le renforcement des actions de prévention.

À court terme, l’exécutif envisage de débloquer des fonds d’urgence pour l’achat immédiat de médicaments. Un audit du système d’approvisionnement est également à l’étude, afin d’identifier les défaillances structurelles et de prévenir les éventuelles ruptures, selon les parties concernées.

Des attentes pressantes

Malgré ces avancées, les associations restent vigilantes. « Nous avons entendu de bonnes intentions, mais l’urgence est là. Les PVVIH ne peuvent pas attendre des semaines pour savoir s’ils auront accès à leurs traitements demain », a déclaré un représentant d’une plateforme de défense des droits des PVVIH, présent aux deux rencontres.

Le Conseil présidentiel, par la voix de Louis Gérald Gilles, s’est engagé à assurer un suivi régulier des décisions. Les associations, de leur côté attendent impatiemment la concrétisation au plus vite des engagements pris, celle ci permettra de restaurer la confiance au sein des patients dans l’expectative. 

Martino CADET

Vant Bèf Info (VBI)