Coulisses de la préparation de la sélection U-17 ayant conduit à sa qualification
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Par : Ken-Rick Fernando Joseph
Dans des circonstances particulièrement ardues, marquées par l’insécurité dans la région métropolitaine, l’équipe nationale haïtienne U-17 a réussi à se préparer malgré l’incertitude et la crainte. Cette qualification tant espérée a été rendue possible grâce à la résilience du personnel technique, des joueurs, de la FHF ainsi qu’aux sacrifices consentis par les parents des jeunes athlètes.
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Le centre FIFA GOAL n’a pas pu accueillir de jeunes talents depuis environ trois ans en raison de l’insécurité sévère qui prévaut dans la plaine du Cul-de-Sac. Face à cette situation, les responsables de la FHF ont été contraints, sous peine de sanctions, de mobiliser d’importantes ressources afin d’assurer la mise en place efficace de cette équipe. Plusieurs séances de détection ont eu lieu à Saint-Louis-de-Gonzague pour compléter le groupe formé en U-15 en 2023. Une première sélection a eu lieu en octobre, suivie d’une seconde en décembre, permettant de retenir 25 joueurs pour entamer la seconde phase de préparation au début du mois de janvier.
Dès la première semaine de janvier, l’équipe s’est installée à Clercine, à l’hôtel Sans Souci, tandis que les entraînements se déroulaient à Saint-Louis-de-Gonzague. Grâce à l’expertise du préparateur physique Allan Jean Louis, un programme de microcycle a été élaboré pour perfectionner la condition physique des joueurs. Les séances d’entraînement s’enchaînaient matin et après-midi.
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L’équipe a dû faire face à de nombreux défis, notamment le manque de rythme des joueurs dû à l’insuffisance de compétitions de jeunes dans le pays. De plus, plusieurs blessures ont été signalées, affectant notamment trois des gardiens.
En outre, certains joueurs ont dû traverser des zones dangereuses pour rejoindre Port-au-Prince et participer aux détections. Parmi eux, Marc-Artur Alcimé, originaire de Miragoâne, Casillas Julien et Leï Jorgensen, tous deux de Léogâne, ainsi que Djouby Jean Philippe et Ritchy Kerly Valcourt du Cap-Haïtien, sans oublier Nickel Beauvais de Saint-Marc.
Les défis administratifs
Depuis les événements de novembre 2024, l’aéroport international est hors service, rendant extrêmement difficile le déplacement de la FHF vers le Guatemala dans les délais imposés. Haïti, isolée diplomatiquement, est perçue comme une menace par plusieurs pays de la région, compliquant ainsi la recherche d’un itinéraire sûr pour permettre à la sélection nationale U-17 de participer à la phase finale des éliminatoires de la Coupe du Monde.
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Le père de Théo Lacombe, en collaboration avec la FHF, a tenté à plusieurs reprises d’obtenir une autorisation de transit via la République dominicaine, mais en vain. Les autorités dominicaines ont indiqué que de telles autorisations ne sont accordées que pour des raisons humanitaires. Alors que la FHF envisageait de renoncer, une solution a finalement été trouvée : un vol affrété depuis Cap-Haïtien vers le Guatemala via Sunrise, programmé pour le 8 février, à moins de 72 heures du premier match des petits Grenadiers.
Le gouvernement absent
Aucun soutien n’a été apporté, ni par l’État central ni par le ministère des Sports, pour faciliter le déplacement de l’équipe vers le Guatemala.
À leur arrivée, le staff technique a dû instaurer des mesures strictes pour maintenir la concentration du groupe et décrocher cette précieuse qualification au nom du peuple haïtien, qui traverse une période extrêmement difficile.