Corée du Sud : Nouvelle crise politique avec la destitution du président intérimaire
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Deux semaines après la destitution de l’ex-président Yoon Suk Yeol, la République de Corée plonge dans une crise politique inédite. Les députés de l’Assemblée nationale ont voté, ce vendredi 27 décembre, pour destituer Han Duck-soo, le président par intérim chargé d’assurer la transition. Une décision qui a secoué le pays et amplifié l’incertitude déjà palpable au sein de la population.
Séoul, samedi 28 décembre 2024
Selon Woo Won-shik, président de l’Assemblée nationale, les 192 députés présents ont voté à l’unanimité pour la destitution de Han Duck-soo. Ce dernier est accusé d’avoir soutenu l’insurrection menée par Yoon Suk Yeol au début du mois de décembre. Cette tentative infructueuse visait à instaurer la loi martiale et à déployer des troupes militaires au Parlement pour maintenir le pouvoir en place.
Entrave à la justice et blocage institutionnel
En plus de ces accusations, M. Han est reproché d’avoir entravé l’enquête en cours sur les événements et bloqué la nomination de trois juges à la Cour constitutionnelle. Ces sièges vacants sont cruciaux pour statuer sur la destitution de Yoon Suk Yeol. Actuellement composée de six juges sur neuf, la Cour devra se prononcer à l’unanimité si ces postes ne sont pas pourvus. Une seule voix discordante suffirait à réhabiliter l’ancien président exacerbant ainsi les tensions politiques.
Une transition incertaine
À la suite de cette destitution, le ministre des Finances, Choi Sang-mok, a été désigné pour assurer la direction provisoire de l’État. Sa tâche s’annonce ardue, entre la gestion d’un climat politique délétère et la préparation des prochaines étapes judiciaires et institutionnelles.
La Cour constitutionnelle dispose d’un délai de six mois pour valider ou non la destitution de Yoon Suk Yeol. Pendant ce temps, le pays demeure dans l’expectative avec une société civile mobilisée et une classe politique divisée.
Cette succession de destitutions, sans précédent dans l’histoire sud-coréenne reflète une instabilité politique qui pourrait avoir des répercussions durables sur les institutions et la confiance du peuple envers ses dirigeants.
Jean Gilles Désinord
Vant Bèf Info (VBI)