Canapé-Vert : le mouvement « Mercredi noir » suspendu, les revendications toujours en suspens

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Après plusieurs semaines de mobilisation intense, le quartier de Canapé-Vert, dans la capitale haïtienne, connaît une trêve inattendue. Le mouvement citoyen « Mercredi noir », initié en mars pour dénoncer l’insécurité et la précarité, semble marquer une pause. Les rues sont restées calmes ces derniers jours, sans qu’aucun incident majeur ne soit signalé.

Un cri né de la colère

Port-au-Prince, 2 mai 2025 – Initiée par de jeunes militants et des leaders communautaires, la mobilisation du mercredi était rapidement devenue un symbole de la lutte contre l’abandon de l’État. Chaque semaine, des manifestants bloquaient routes et institutions pour exiger de meilleures conditions de vie et la présence renforcée des forces de l’ordre face aux attaques de la coalition criminelle « Viv Ansanm », qui menace de s’emparer du quartier.

Face à cette insécurité croissante, les habitants ont pris les devants. Des brigades de surveillance citoyennes se sont formées pour protéger leur communauté et repousser l’emprise des gangs.

Une pause stratégique ?

La suspension du mouvement soulève des interrogations. Pour certains observateurs, il s’agirait d’un essoufflement dû à la fatigue, à l’absence de résultats concrets et à la pression policière. Pour d’autres, c’est une phase de réorganisation. « Ce n’est pas la fin, c’est une étape », affirme l’un des organisateurs, évoquant de nouvelles formes d’actions plus efficaces à venir.

Méfiance et divisions

La pause ne fait pas l’unanimité au sein de la population. Si certains saluent le courage du policier Samuel, figure de proue du mouvement, d’autres dénoncent une trêve imposée. « Le commandant a parlé d’une tentative de massacre contre les manifestants, mais certains pensent qu’il a été acheté pour faire taire le mouvement », confie Enel, commerçant du quartier, qui craint une mainmise imminente des gangs sur Canapé-Vert.

Incertitude sur l’avenir

Alors que les leaders du mouvement évoquent une restructuration, les autorités, elles, gardent le silence. Une chose demeure certaine : les revendications à l’origine du soulèvement restent intactes. Le calme actuel pourrait n’être qu’un répit avant une nouvelle vague de contestations.

Jean Gilles Désinord
Vant Bèf Info (VBI)

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