Camille Edouard Jr: « Il faut réorganiser l’État pour résoudre le problème de l’insécurité »
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L’insécurité en Haïti prend la forme d’un grand banditisme généralisé, tentaculaire, territorialisé et tue l’État. C’est l’analyse de l’ancien ministre de la justice et de la sécurité publique, Camille Edouard Junior sur le pourrissement du climat sécuritaire du pays.
L’ancien membre du Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN) fait certaines propositions pour résorber le phénomène de l’insécurité.
Port-au-Prince, le 27 janvier 2023.- L’ancien haut fonctionnaire haïtien se montre vivement préoccupé par la détérioration du climat sécuritaire général du pays.
L’ex-ministre de la justice, sous la présidence provisoire de Jocelerme Privert, voit dans cette situation la main d’anciens et d’actuels responsables de l’Etat ayant allaité ce grand banditisme généralisé, tentaculaire et territorialisé.
Pour y faire face, le professeur d’universités propose d’abord une réingénierie de l’État.
Me Camille Edouard Junior propose le remplacement de l’équipe au pouvoir par un groupe d’hommes et de femmes compétents, expérimentés et honnêtes.
Il plaide aussi en faveur d’un changement de méthodes pour aborder la crise sécuritaire.
L’homme de loi recommande également une stérilisation du système préventif et répressif de l’État, par la réalisation de vettings en vue d’épurer la police, la justice, les ports et aéroports des éléments peu orthodoxes.
De plus, il faut partir du principe: « l’État n’a pas de moyens et la police ne dispose pas de matériels », indique-t-il, lors d’un entretien accordé à Vant Bèf Info (VBI).
Par là, Me Camille Edouard Junior croit qu’il faut entre deux à trois unités d’élite au sein de la PNH pour démanteler les gangs.
L’institution policière devra disposer d’une flotte de vingt-cinq véhicules blindés, de cinq hélicoptères de combat et des munitions suffisantes capable de permettre aux policiers de conduire sans répit des opérations échelonnées sur des périodes relativement longues (sur 72 heures).
Dans son analyse, il n’écarte pas les forces armées d’Haïti.
En ce qui concerne les voies et moyens pour financer l’acquisition de ces équipements, l’ancien titulaire du MJSP, au- delà du budget, préconise la création d’un fonds national de la sécurité à l’instar du fonds national de l’éducation.
En plus, Me Edouard encourage les autorités nationales à s’asseoir et à discuter avec les représentants des États-Unis, du Canada, de la France et l’Union Européenne du plan national de sécurité et de solliciter leur contribution pour sa mise œuvre.
Me Camille Edouard Junior donne la garantie que l’implémentation de ses propositions permettrait d’enrayer le phénomène dans un temps record.
Jean Allens Macajoux
Vant Bèf Info (VBI)