Attaque à Mirebalais : L’ex-député A. Rodon Bien-Aimé exprime son indignation et exige la démission du CPT

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La peur n’a laissé que des silences dans les rues éventrées de Mirebalais. Des cadavres abandonnés, des chiens errants, des familles cloîtrées dans leurs maisons, incapables de fuir. Et au milieu de cette détresse, une voix s’élève : celle d’Antoine Rodon Bien-Aimé, ex-député de Cerca Carvajal, visiblement secoué, mais déterminé à dénoncer.

Mirebalais, 31 mars 2025 – « Je suis déboussolé. Ce n’est pas seulement Mirebalais qui tombe, c’est une partie de la République. Et pendant ce temps, ceux qui se disent dirigeants restent sourds. Le CPT doit partir ! » a-t-il lancé, les yeux sombres et la voix ferme, lors d’un entretien accordé à Vant Bèf Info, ce dimanche 6 avril.
L’attaque remonte au 31 mars. Ce jour-là, des membres du groupe armé Viv Ansanm ont envahi la ville, semant la panique, chassant des familles entières, imposant leur loi. Pour Rodon Bien-Aimé, c’est l’illustration crue d’un État démissionnaire, incapable de protéger ses citoyens, encore moins d’organiser une riposte digne de ce nom.
« Mirebalais est pire que Port-au-Prince. Là-bas, les morts pourrissent dans les rues. Les gens ne peuvent même pas enterrer leurs proches. Où est l’État ? »
Celui qui dirige aujourd’hui la plateforme politique Entente Nationale (ENA) ne mâche pas ses mots. Selon lui, les membres du Conseil présidentiel de Transition (CPT) ont failli sur toute la ligne. « Ce sont des comptables d’ambitions personnelles. Pendant qu’Haïti se consume, ils s’étripent pour des postes. C’est inacceptable. Ils doivent démissionner, et vite. »
Mais au-delà de l’indignation, l’ex-député en appelle à une mobilisation nationale : citoyens, leaders, diaspora… « Nous devons nous unir pour dire NON à la peur, NON aux bandits. »
Dans un souffle plus personnel, Rodon Bien-Aimé dit garder espoir. Il promet d’accompagner les Mirebalaisiens dans la reconquête de leur ville. « Nous ne devons pas abandonner ceux qui souffrent. Mirebalais n’est pas seule. »
En Haïti, les semaines à venir seront décisives. Le pouvoir en place écoutera-t-il la rue, ou poursuivra-t-il son silence ? Une chose est sûre : la colère gronde, la douleur s’accumule, et les appels au changement se multiplient.
Jean Gilles DÉSINORD
Vant Bèf Info (VBI)