Assassinat de Jovenel Moïse : assoiffé de justice, son fils aîné chante ses peines et prend d’autres voies
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Cela fait trois ans depuis l’assassinat de Jovenel Moïse dans sa résidence à Pèlerin 5, dans la nuit du 6 au 7 juillet 2021. L’enquête sur ce magnicide avance lentement, suscitant des réactions éparses. Entre-temps, Joverlein Moïse, le fils aîné du président assassiné, assoiffé de justice, penche pour l’art musical et d’autres voies.
Port-au-Prince, le 7 juillet 2024. – Au petit matin du 7 juillet 2021, la nouvelle de l’assassinat du président Jovenel Moïse se répand sur les 27 750 km² d’Haïti et au-delà, captivant l’attention internationale. Un commando lourdement armé, composé d’individus latino-américains et haïtiens, a pénétré sa résidence à Pèlerin, selon les rapports officiels.
La famille, les amis proches et les sympathisants du 58ème président réclament justice. À l’instar de son fils aîné, souvent vu dans les médias, ils demandent vigoureusement que les responsables soient traduits en justice et condamnés.
Trois ans plus tard, la justice haïtienne traîne avec l’enquête. Face à ces lenteurs du système judiciaire, déjà fragilisé, Joverlein Moïse s’est tourné vers la musique.
En quête de justice pour son père, Joverlein Moïse signe son entrée sur la scène musicale
Pour débuter cette nouvelle aventure, le premier-né de Jovenel Moïse a récemment sorti un tube le 26 avril 2024 intitulé « Saw wè a se sa », porteur de messages à décrypter.
Le single, qui suit son cours sur les différentes plateformes de réseaux sociaux, est produit avec la collaboration de Jesse Ray Ernster, un ingénieur du son et producteur de disques américano-canadien, ainsi que de Joël Ferron, un autre producteur. Ce nouveau son de rythme old school allie jazz, hip-hop, et funk, rappelant les dernières décennies du 20ème siècle.
Cette chanson rappelle à tous les Haïtiens l’importance de valoriser leurs origines, leur histoire et leur culture. « Sispann abandone, se vivan ki ekri listwa » est un des conseils montrant combien la vie est importante.
Des messages d’espoir pleuvent et un hommage à son père martyr imprègnent ce single.
« Yo batize n pou n sispann kwè. Chimen n se chimen limyè. Bondye fè nou gen frè ak sè. Sa w wè a se sa, lavi se yon kado, nou la pou nou pwofite. » Une musique de fond, imbibée d’histoire, de conseils, laisse déjà entrevoir une carrière musicale engagée.
Nouvelles perspectives et autres voies
Aucun autre projet n’a été annoncé par Joverlein, qui vit actuellement à l’étranger. Le jeune homme d’affaires, avec son nouveau style vestimentaire et sa coupe de cheveux, témoigne déjà d’un renouveau dans sa vie personnelle. Il n’est que lui attendre dans le monde musical.
En plus de réclamer justice pour son père, le jeune père de famille s’est opposé au déploiement des policiers kényans en Haïti. Pour rester dans l’idéal de demande de justice, il a mis sur pied, à l’occasion de ce troisième anniversaire de l’assassinat, une structure dénommée ALII (Association de Lutte contre l’Impunité et l’Injustice).
Par ailleurs, l’affaire judiciaire concernant l’assassinat de son père reste dans l’impasse, aucun inculpé n’ayant été jugé et condamné par la justice haïtienne. Certains accusés, comme des responsables de la sécurité du défunt, incarcérés, sont maintenant en fuite, à la suite d’une évasion spectaculaire de la plus grande prison d’Haïti à Port-au-Prince.
Récemment, une requête de justice américaine a demandé que les six personnes déjà condamnées aux États-Unis versent des sommes à lui et à sa belle-mère, Martine Moïse.
Si faire de la musique est un choix comme voie pour obtenir justice pour son père, cela laisse entrevoir une carrière musicale engagée pour ce jeune artiste. Reste à savoir si cette nouvelle orientation sera couronnée de succès pour le fils aîné de Jovenel Moïse.
Wideberlin SENEXANT
Vant Bèf Info (VBI)