Artibonite : les habitants réclament une offensive contre les gangs, appuyée par des drones kamikazes

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La tension est à son comble dans la vallée de l’Artibonite, où des habitants de Pont-Sondé, Villa et L’Estère ont paralysé plusieurs axes routiers ce jeudi. À l’origine de cette mobilisation : la recrudescence des violences du gang « Gran Grif », basé à Savien, qui sème la terreur dans la région.

Artibonite, le 5 juin 2025 — 

Comme annoncé plus tôt cette semaine, les résidents de plusieurs quartiers du Bas-Artibonite sont descendus dans la rue pour dénoncer l’inaction des autorités face à la montée de l’insécurité. Ils ont notamment investi la route nationale #1 un axe stratégique reliant le nord et le sud du pays, pour exprimer leur colère et exiger des mesures concrètes.

À l’aube des barricades ont été érigées à l’aide de troncs d’arbres, de carcasses de véhicules et de fils barbelés. Les manifestants ont scandé des slogans hostiles à l’encontre du gouvernement, qu’ils somment d’agir sans délai. Tous réclament une intervention armée, incluant l’utilisation de drones kamikazes pour frapper les repaires des bandits.

Cette mobilisation intervient au lendemain d’une attaque meurtrière survenue à Carrefour-Peigne, le mercredi 4 juin. Des hommes armés du gang « Gran Grif », dirigé par Luckson Élan, ont ouvert le feu sur des passants. Le bilan est lourd : plusieurs blessés et un chauffeur tué d’une balle en pleine tête.

 « Après ce qui s’est passé hier, nous ne pouvons plus rester les bras croisés. Il faut que l’État agisse », a déclaré un manifestant.

Les protestataires annoncent qu’ils maintiendront les barricades tant qu’aucune opération d’envergure ne sera lancée contre les groupes armés.

Une manifestante, visiblement émue, a lancé un appel à la solidarité nationale :

 « Cette situation a trop duré. Il faut une réponse rapide pour éviter d’autres pertes humaines. Les autres régions doivent se mobiliser pour en finir avec ces criminels. »

Les manifestants interpellent directement le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, également président du Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN). Ils l’exhortent à autoriser une offensive militaire, appuyée par des drones de combat capables de cibler les bases des gangs avec précision.

Ce mouvement de colère survient une semaine après une autre attaque meurtrière à Jean-Denis, bastion de la résistance populaire. Plusieurs civils y ont été tués, et des maisons ainsi que des commerces ont été incendiés.

Face à une insécurité grandissante, les habitants de l’Artibonite, à bout de souffle, lancent un cri d’alarme. Ils espèrent que cette mobilisation forcera les autorités à passer à l’action pour briser l’emprise des gangs sur la région meurtrie.

Jean Gilles Désinord

Vant Bèf Info (VBI)

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