Arrestation de Kémi Séba en France : Le militant panafricaniste accusé d’espionnage
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Le militant panafricaniste Kémi Séba a été arrêté en France le lundi 14 octobre 2024 et placé en garde à vue. Accusé d’espionnage et d’intelligence avec une puissance étrangère, il est soupçonné de mener des actions hostiles contre la France. Connu pour ses prises de position contre la France et l’Occident, le président de l’ONG « Urgences Panafricanistes » avait perdu sa nationalité française en juillet dernier. Il détient désormais un passeport diplomatique nigérien en tant que conseiller du président lors de sa visite en France.
Paris, 16 octobre 2024 – Kémi Séba, de son vrai nom Stellio Gilles Robert Capo Chichi, a été interpellé à Paris par la Direction Générale de la Sécurité Intérieure (DGSI). Les autorités l’accusent d’intelligence avec une puissance étrangère dans le cadre d’actions contre les intérêts de l’État français, un délit passible de 30 ans de réclusion criminelle.
Un militant panafricaniste controversé
Né au Bénin, Kémi Séba est devenu une figure emblématique du panafricanisme, dénonçant l’influence occidentale sur le continent africain. Il s’est fait remarquer par ses critiques virulentes à l’encontre du néocolonialisme et sa lutte pour une véritable indépendance de l’Afrique. Ses positions radicales lui ont valu de nombreuses expulsions de pays européens et africains, ainsi que la perte de sa nationalité française après avoir symboliquement brûlé son passeport.
Depuis cet incident, il voyageait avec un passeport diplomatique nigérien, acquis en tant que conseiller spécial du président de la transition nigérienne, le général Abdourahamane Tiani.
Des soupçons de liens avec la Russie
Les accusations d’espionnage contre Kémi Séba sont renforcées par ses liens présumés avec la Russie, notamment le groupe paramilitaire Wagner. Selon un rapport de 2023 de Jeune Afrique, il aurait eu des contacts avec Evgueni Prigojine, ex-chef de Wagner, et aurait bénéficié de financements pour soutenir ses activités entre 2018 et 2019. Ces liens avec des acteurs russes renforcent les soupçons d’implication dans une campagne d’influence contre la France.
Réactions et défense
L’avocat de Kémi Séba, Juan Branco, a qualifié cette arrestation d’ »arbitraire et motivée politiquement ». Lors d’une conférence de presse, il a rejeté les accusations d’espionnage et dénoncé une vengeance de l’État français contre le militant pour ses prises de position. Branco a aussi exprimé des craintes concernant une possible extradition vers le Bénin, où Séba risque une peine de prison à vie.
L’arrestation de Séba a provoqué une vague de réactions sur les réseaux sociaux, où ses partisans dénoncent une répression des mouvements panafricanistes. Nathalie Yamb, une autre militante panafricaniste, a qualifié cette arrestation de tentative de « faire taire un défenseur des droits des Africains ».
Un tournant dans la lutte panafricaine
Kémi Séba, figure de proue du néo-panafricanisme, a toujours rejeté les accusations d’extrémisme, se présentant comme un défenseur de la souveraineté africaine. Son arrestation marque un nouveau chapitre dans sa lutte, mais aussi dans les tensions entre les mouvements anti-occidentaux en Afrique et les puissances européennes.
Cette affaire s’inscrit dans un contexte plus large où les questions de souveraineté et d’influence étrangère sur le continent africain sont au cœur des débats internationaux.
Wideberlin SENEXANT
Vant Bèf Info
Avec France Info et Africa News