Appel urgent pour la protection des humanitaires en Haïti : des organisations des droits humains en alerte

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Plusieurs organisations de défense des droits humains ont lancé, lundi 9 septembre 2024, un appel pressant pour la protection des agents humanitaires en Haïti. Dans un communiqué conjoint, des entités telles que le CAPAC (Centre d’Animation Paysanne et d’Action Communautaire), le CPD (Combite pour la Paix et le Développement), l’OCNH (Organisation de Citoyens pour une Nouvelle Haïti), l’ICDH (Initiative Citoyenne pour les Droits de l’Homme) et le KTPSL (Komite Proteksyon Timoun Site Letènèl) ont exprimé leur profonde inquiétude face à la dégradation de la situation humanitaire et sécuritaire dans le pays.

Port-au-Prince, le 9 septembre 2024 – Ces organisations s’alarment particulièrement de l’augmentation drastique du nombre de personnes déplacées internes (PDI) dans la zone métropolitaine et dans l’Artibonite. Plus de la moitié de ces déplacés sont des enfants, vulnérables à diverses formes de violence, y compris les enlèvements, les exécutions sommaires, les extorsions et les violences sexistes.

Les conditions de vie précaires des déplacés, tant dans les sites formels qu’informels, sont également pointées du doigt. Les signataires dénoncent une aggravation des problèmes sanitaires, avec une recrudescence des maladies hydriques et un risque élevé de transmission d’autres infections en raison de l’insalubrité ambiante. La malnutrition aiguë chez de nombreux déplacés, notamment les enfants, constitue un autre motif d’inquiétude, nécessitant des interventions médicales urgentes.

Les organisations ont aussi vivement critiqué la Police Nationale d’Haïti (PNH), citant un incident tragique survenu récemment. Une ambulance de Médecins Sans Frontières, transportant un patient souffrant d’une fracture ouverte, a été retenue pendant plus d’une heure par des agents de la PNH. Le patient, qui nécessitait des soins d’urgence, est décédé avant d’arriver à l’hôpital. Les signataires dénoncent cet acte comme un symbole de la banalisation de la vie humaine et pointent du doigt le manque de formation des forces de l’ordre en matière de droits humanitaires.

Dans cet appel, les organisations réclament la fin immédiate des violations du droit international humanitaire et exhortent le gouvernement haïtien, ainsi que les Nations Unies, à garantir la protection des travailleurs humanitaires sur le terrain. Elles appellent également à une meilleure sécurisation des opérations médicales et des distributions alimentaires, indispensables pour répondre à la crise.

Likenton Joseph
Vant Bèf Info (VBI)

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