Angela Carini abandonne : la question du genre en plein cœur des JO

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Angela Carini, boxeuse italienne, a abandonné son combat olympique à Paris après seulement 46 secondes, déclenchant une vive controverse sur le genre dans le sport. Son adversaire, l’Algérienne Imane Khelif, avait été disqualifiée l’année précédente d’un événement féminin en raison de questions sur son admissibilité.

Paris, le 2 août 2024.- Le combat a pris fin abruptement lorsque Khelif a asséné un coup puissant à Carini, qui a ensuite tourné le dos et regagné son coin. Les entraîneurs de Carini ont rapidement signalé qu’elle ne continuerait pas, et l’arbitre a arrêté le combat. Khelif, 25 ans, a été autorisée à participer aux Jeux Olympiques malgré sa disqualification l’année précédente, après que les officiels de boxe aient déclaré qu’elle ne remplissait pas les critères d’éligibilité pour les événements féminins. Une autre athlète dans une situation similaire, Lin Yu-ting, a également été autorisée à combattre à Paris.

L’Association Internationale de Boxe, qui avait ordonné les disqualifications, a fourni peu de détails sur les raisons de leur décision, mentionnant simplement que les athlètes n’avaient pas subi d’examen de testostérone mais un autre test reconnu, dont les résultats sont confidentiels. Ces disqualifications ont été critiquées par le Comité International Olympique (CIO), qui a défendu le droit des deux boxeuses à participer aux Jeux de Paris, affirmant que chacun a le droit de pratiquer un sport sans discrimination.

Le forfait de Carini a provoqué des réactions vives en Italie. La Première ministre, Giorgia Meloni, a qualifié le combat de « déséquilibré », ajoutant que les athlètes présentant des caractéristiques génétiques masculines ne devraient pas être admis dans les compétitions féminines. Carini, quant à elle, a refusé de commenter l’admissibilité de Khelif. Elle a simplement déclaré : « Je ne suis pas arbitre. » La décision de Carini de quitter le combat a également suscité des discussions sur les tests de testostérone et l’équité dans le sport féminin. Claressa Shields, une boxeuse professionnelle américaine, a souligné l’importance de protocoles de test transparents et a défendu les femmes ayant des niveaux naturels de testostérone élevés.

Le débat sur la participation des athlètes aux événements féminins touche également les athlètes transgenres et ceux ayant des différences de développement sexuel comme Caster Semenya, championne olympique à deux reprises. L’Association Internationale de Boxe a expliqué que la disqualification de Khelif et Lin était due à la présence de chromosomes X et Y chez ces athlètes. Cependant, le CIO a maintenu que les deux boxeuses avaient été autorisées à combattre conformément aux règles de l’Olympiade. Cette affaire soulève des questions sur la discrimination et l’équité dans le sport, alors que le CIO continue de faire face à des interrogations sur les critères d’admissibilité des athlètes féminins.

Vant Bèf Info (VBI)