Accusé de corruption, l’ex-directeur général des douanes risque gros
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Dans une ordonnance rendue le 8 mai dernier, le juge Jean Wilner Morin demande l’incarcération de Jean Romel Bell, de sa femme Anna Dorvil Bell et d’un prêtre catholique. Accusés de corruption et de blanchiment des avoirs, entre autres, ils doivent être jugés au tribunal criminel siégeant sans assistance de jury.
Port-au-Prince, 14 mai 2024 – Le juge instructeur Jean Wilner Morin a transmis son ordonnance au parquet de Port-au-Prince le 8 mai dernier dans le cadre de l’enquête pour des faits de corruption à l’Administration Générale des Douanes sous le règne de Romel Bell.
Jean Romel Bell, sa femme Anna Dorvil Bell et le père Duckens Augustin avaient été pointés du doigt dans un rapport de l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC), en mars 2023.
Ils sont aussi accusés de financement du terrorisme, complicité de blanchiment des avoirs, fausse déclaration de patrimoine, enrichissement illicite et association de malfaiteurs.
En décembre 2022, Jean Romel Bell, ancien directeur de la douane, faisait déjà l’objet de sanctions par le département d’État américain pour abus de position publique en participant à des actes de corruption mettant en péril l’intégrité du gouvernement haïtien.
À cet effet, les États-Unis avaient révoqué son visa et l’ULCC avait ordonné le gel de ses avoirs. Il a été aussi visé par une interdiction de départ par le juge instructeur.
Le père Augustin de l’archidiocèse du Cap-Haïtien, ancien directeur de l’organisation non gouvernementale Food for the Poor et proche de Romel Bell, est également épinglé dans ce dossier pour les mêmes faits.
Il est accusé d’avoir aidé la famille Bell dans le cadre des activités de blanchiment. Lors de son audition, il a mentionné une somme de 150 000 gourdes versée depuis 10 ans à une organisation dénommée « Oganizasyon Renmen Timoun Yo », alors que cette organisation n’est enregistrée qu’en 2017, selon le Ministère des Affaires Sociales et du Travail (MAST).
Le juge Morin, qui instruit ce dossier, affirme avoir suffisamment de preuves pour réclamer l’arrestation des inculpés suivant l’enquête menée autour de la gestion de Bell à la tête de l’AGD. Il a été nommé en septembre 2018 et a dirigé l’AGD jusqu’en juillet 2022.
Les trois accusés doivent comparaître au tribunal criminel pour y être jugés sans assistance de jury pour les faits qui leur sont reprochés.
Plus d’un estime qu’Haïti n’ira nulle part tant que la corruption n’est pas éradiquée.
Wideberlin SENEXANT
Vant Bèf Info (VBI)