À Port-au-Prince, les habitants pris dans un « pétrin »

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Depuis plus d’une semaine, Port-au-Prince est plongée dans le chaos : les routes sont bloquées, les aéroports et ports fonctionnent à peine, et les écoles, publiques comme privées, sont paralysées. Les centres hospitaliers sont dévastés. Dans la capitale, tout se dérègle, rien ne fonctionne. Le pays traverse une crise profonde, avec une ville à feu et à sang. Les groupes armés tuent des innocents, se présentant comme des « révolutionnaires ».

Les habitants de Port-au-Prince vivent dans la terreur. L’insécurité est telle qu’ils ne peuvent plus rester en paix chez eux. La violence des gangs atteint des sommets, transformant les rues de la ville en véritables abattoirs humains. Personne n’est épargné : enfants, femmes enceintes, citoyens paisibles… chaque jour, les balles perdues, les fusillades ou les attaques armées font de nouvelles victimes.

Les femmes enceintes sont particulièrement vulnérables. Elles meurent faute d’accès aux soins médicaux, les médecins étant souvent confinés chez eux. Selon le Dr Ronald Laroche, intervenu sur Magic9, la situation est dramatique. De nombreuses femmes, venues à l’hôpital pour des césariennes, se voient refuser l’aide médicale car les médecins ne peuvent pas quitter leurs quartiers bloqués.

Il semble que l’on vive aujourd’hui dans une époque bien plus sombre que celle du paléolithique. Tandis que la population souffre sous les balles des gangs, les dirigeants haïtiens se contentent de regarder sans agir, et la communauté internationale reste passive.

Que veulent les groupes armés ?

La ville de Port-au-Prince est presque entièrement contrôlée par les gangs, qui sont présents dans tous les coins de la capitale. Impossible de quitter Port-au-Prince par la route sans passer par leurs checkpoints. Selon les dernières estimations, ces groupes armés contrôlent désormais 85% de la ville.

Cette violence ne date pas d’hier. En 2023, selon l’ONU, plus de 4 789 personnes ont été tuées et 2 490 ont été kidnappées, avec un taux d’homicides de 40,9 pour 100 000 habitants, soit plus que le double de celui de 2022. Les gangs continuent d’étendre leur emprise, prenant le contrôle de nouveaux quartiers, notamment Solino, isolant de plus en plus les communautés.

Malgré la présence d’une force multinationale soutenue par le Conseil de sécurité de l’ONU, censée soutenir la Police Nationale d’Haïti (PNH), la situation ne s’améliore pas. La PNH peine à maintenir l’ordre en raison de ressources insuffisantes, et les policiers kenyans se sont, pour beaucoup, fait remarquablement discrets lors des affrontements. Les dégâts sont considérables.

Likenton JOSEPH
Vant Bèf Info (VBI)

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