À la veille du 7 février, l’inquiétude gagne du terrain à Port-au-Prince

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À une semaine du 7 février, l’incertitude plane sur la capitale haïtienne. Certains citoyens redoutent une agitation généralisée dans le pays, comme l’ont partagé certains avec notre rédaction.

Port-au-Prince, le 28 janvier 2024 – Pour l’opposition politique, Ariel Henry doit quitter la Primature, car l’Accord du 21 décembre 2021 touche à sa fin. Pendant ce temps, le gouvernement se concentre sur d’importants projets, notamment la reconstruction du Palais national et une vingtaine d’écoles cette année. Le Premier ministre Ariel Henry ne semble pas disposé à partir. En plus des grands projets, il envisage un remaniement ministériel, alimentant ainsi les doutes à la veille du 7 février 2024.

« Il est difficile de prédire ce qui se passera dans le pays le 7 février. Il y a trop d’armes en circulation », a reconnu Carlos, médecin. Ce dernier appelle donc les acteurs à un dépassement de soi.

De son côté, Yvon, commerçant, redoute le pire. Ayant déjà subi les conséquences des mouvements populaires en Haïti, il a fait part de son inquiétude.

« Guy Phillipe a évoqué la révolution. Depuis quelques jours, il est silencieux. Personne ne sait ce qu’il prépare. Il est accompagné de la BSAP, une force dotée d’armes que même certains policiers ne possèdent pas. Le chaos semble presque inévitable », a déclaré le commerçant. Il souligne également que la ruée vers certains magasins est palpable, les produits de première nécessité se vendant à une vitesse incroyable, tout le monde cherchant à s’assurer d’avoir de quoi chez soi.

Quant à Nicolas, jeune universitaire, il ne pense pas qu’il y aura quelque chose d’extraordinaire dans le pays. Il soutient que l’opposition n’a pas les moyens de mettre en œuvre sa politique.

« Oui, il est possible que le pays soit paralysé pendant deux ou trois jours. Mais ensuite, rien ne se passera. L’opposition n’a pas les moyens de réaliser sa politique », insiste-t-il.

Les États-Unis insistent sur la nécessité d’un accord.

Dans un communiqué rendu public samedi, le gouvernement américain a, à nouveau, souligné la nécessité d’un consensus.

« Nous appelons à la restauration de l’ordre démocratique par le biais d’un processus politique inclusif en Haïti. Nous continuons d’encourager les parties prenantes haïtiennes à parvenir à un consensus sur le partage du pouvoir et la gouvernance inclusive », peut-on lire dans ce communiqué.

Cependant, pour certains, aucun compromis n’est possible avec le Premier ministre Ariel Henry. Ils réclament simplement son départ. C’est le cas du parti EDE et Pitit Dessalines.

Vant Bèf Info (VBI)