Haïti-insécurité : des enfants dans l’engrenage des gangs armés
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Par Wandy CHARLES
Un fait marquant, troublant et glaçant a secoué cette journée marquée par une tension extrême et des mouvements chaotiques : des enfants enrôlés dans des gangs armés. L’image d’un enfant, intercepté entre Pétion-Ville et Bourdon, gisant parmi les corps d’autres bandits abattus alors qu’ils se dirigeaient, selon les informations, vers Canapé-Vert et Pétion-Ville, hante les esprits. La vidéo de cet événement tragique est profondément choquante et suscite une question fondamentale : pourquoi utiliser des enfants pour de telles besognes ignobles ?
La liste de question est interminable : Pourquoi voler l’innocence des enfants, leur droit à grandir en rêvant d’un avenir lumineux, comme tous les enfants devraient pouvoir le faire ? Mais en Haïti pareille chose est un luxe. En plus de l’enfant tué parmi les membres de gangs à Pétion-ville, deux autres mineurs, repérés dans les quartiers de Delmas 30-32, utilisés comme éclaireurs par ces bandes criminelles, ont été appréhendés et remis à la police. Ils sont chanceux. Leur sort aurait pu être bien plus funeste s’ils avaient été livrés à la vindicte populaire incarnée par le mouvement « Bwa Kale » – cette justice sommaire réactivée par une population abandonnée à elle-même, sans recours à des institutions protectrices.
D’autres enfants, ces « soldats » précipités dans une marche funeste vers Pétion-Ville, ont également été neutralisés. Leur vie, trop courte, s’est achevée dans le chaos. Victimes et coupables à la fois, ils paient le prix d’un système incapable de les protéger, encore moins de leur offrir des conditions de vie dignes, un accès à l’éducation, ou une perspective d’avenir.
Ces jeunes, souvent vulnérables et livrés à eux-mêmes, deviennent des proies faciles pour les recruteurs des bandes armées. Ils se laissent séduire par l’illusion de l’argent facile, le mirage du luxe, et un faux sentiment de pouvoir. Mais, au bout du compte, ils ne sont que des fusibles, des boucliers humains, les premiers sacrifiés dans des affrontements meurtriers. Leur destin tragique met en lumière une réalité sombre qui devrait alerter non seulement la société haïtienne, mais aussi la communauté internationale et les organisations telles que l’UNICEF, censées protéger les enfants des horreurs de la guerre et de la criminalité.
La situation interpelle. Elle exige une réflexion collective et une réponse concrète. Chaque enfant qui tombe, chaque vie brisée par la violence, est une défaite pour notre humanité commune. Face à ce drame, il est impératif de briser ce cycle infernal et de redonner à ces enfants leur droit le plus fondamental : celui de vivre, d’apprendre et de rêver.