Le Conseil Présidentiel de Transition resserre l’étau sur les passeports diplomatiques et officiels
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Dans une démarche visant à renforcer son autorité, le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) a exprimé son intention de contrôler strictement l’émission des passeports diplomatiques et officiels. Cette décision, communiquée dans une correspondance adressée au secrétaire général de la Primature, survient dans le sillage de la débâcle protocolaire observée lors de la dernière Assemblée générale des Nations Unies.
Port-au-prince , vendredi 15 novembre 2024.
Selon des sources proches, cette initiative reflète la détermination du CPT à éviter tout relâchement administratif alors que le gouvernement de transition se forme sous la direction du Premier ministre Alix Didier Fils Aimé. Le CPT aurait déjà désigné des ministères dits « non négociables », en particulier ceux liés aux fonctions régaliennes, qu’il prévoit de placer sous son contrôle direct.
Réappropriation des prérogatives
La correspondance mentionne également la volonté des membres du CPT de « se réapproprier certaines prérogatives » qui, selon eux, échappent actuellement à leur autorité. Cette reprise en main inclut la gestion des passeports diplomatiques, un domaine historiquement réservé à la présidence en vertu de la loi du 8 décembre 1959. Cette loi stipule que seuls la présidence et le ministère des Affaires étrangères, de concert, sont habilités à délivrer ces documents aux représentants du pays à l’étranger.
Le CPT justifie cette décision par la nécessité d’éviter de nouveaux incidents diplomatiques, à l’image de ceux survenus en septembre dernier, qui auraient porté atteinte à l’image du pays sur la scène internationale.
Une stratégie critiquée
Cependant, cette initiative ne fait pas l’unanimité. Certains y voient un coup de force visant à concentrer davantage de pouvoirs entre les mains du CPT, au détriment des autres institutions publiques. « C’est une tentative de tout contrôler, jusqu’aux moindres détails de l’administration publique », commente un observateur avisé.
Alors que le gouvernement de transition peine à s’organiser, cette décision soulève des interrogations quant à la gestion de l’État et au respect des principes démocratiques dans cette période charnière.
Dieunel W. Bellegarde
Vant Bèf Info