L’enfer des Haïtiens déportés de la République dominicaine

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Haïti est devenu le théâtre d’une crise humanitaire majeure liée à la déportation massive d’Haïtiens en provenance de la République dominicaine.. Depuis le début de ces opérations, plus de 22 000 Haïtiens en situation irrégulière ont été arrêtés, déportés ou rapatriés en Haïti, selon l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM).

Port-au-Prince, 29 octobre 2024 – Depuis le début du mois d’octobre, les autorités dominicaines mènent des opérations de déportations ciblant les Haïtiens jugés en situation irrégulière. Ces interventions, souvent brutales, se déroulent dans l’ irrespect des normes internationales relatives aux droits des migrants. « J’étais chez moi quand on a frappé à la porte. Je suis allée ouvrir : c’était le service de l’immigration, » témoigne Rose-Merline Florvil, 24 ans, au journal Le Monde. « Ils ne m’ont pas laissé le temps de m’habiller. Ils m’ont attrapée et jetée à l’arrière d’un camion. » Ce type de témoignage, récurrent, suscite des questions sur les droits humains, la dignité et l’avenir des Haïtiens expulsés en Haïti.

Des vies bouleversées par les expulsions

Les rapatriés, pour beaucoup,, se retrouvent sans ressources dans un pays déjà en proie à une crise socio- économique Les camps d’accueil débordent, et les infrastructures sont incapables de répondre aux besoins essentiels de ces personnes. « De nombreux groupes armés rodent, prêts à exploiter leur détresse, » déclare Sam Guillaume, responsable de communication du Groupe de soutien aux rapatriés et aux réfugiés d’Haïti (GARR).

Les témoignages des déportés évoquent une vie perdue : travail, famille, et stabilité laissés derrière. Les contrôles migratoires sont souvent arbitraires, laissant les Haïtiens dans une angoisse permanente de perdre tout ce qu’ils ont réalisé.

Conséquences humanitaires désastreuses

Les organisations locales peinent à répondre à la demande d’assistance. « Après 25 ans d’engagement, nous sommes dépassés par cette catastrophe humanitaire. Nous avons réuni des acteurs étatiques et mobilisé des jeunes pour accueillir dignement 30 personnes par jour. Mais notre capacité d’accueil de 90 personnes est insuffisante face à l’ampleur de la crise, » explique le père Germain Clerveau, directeur national du Service jésuite aux migrants (SJM-Haïti). « Accueillir dignement va au-delà d’un abri : il faut fournir des soins médicaux, des kits d’hygiène, de la nourriture, des vêtements et souvent un moyen de transport pour rejoindre leurs familles. »

Un appel à l’action et au dialogue

Cette crise met en question notre humanité face à la souffrance des autres. Alors que des milliers de vies sont brisées, les autorités haïtiennes peinent à réagir. Plus que jamais, un dialogue constructif et une action humanitaire urgente s’imposent pour alléger les souffrances de ces déportés.

Belly-Dave Bélizaire
Vant Bèf Info (VBI)

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