BINUH : Plus de 1 200 personnes tuées en trois mois en Haïti

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La violence des gangs armés continue de faire des victimes en Haïti. Pour le troisième trimestre de l’année 2024, plus de 1 200 personnes ont été tuées dans des actes de criminalité, selon le Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH), à travers un communiqué daté du 30 octobre 2024.

Port-au-Prince, le 30 octobre 2024 – Au cours du troisième trimestre de l’année 2024 (juillet à septembre), la violence des gangs a frappé le pays de plein fouet. Les données recueillies par le BINUH révèlent qu’au moins 1 223 personnes ont été tuées.
De plus, 522 autres ont été blessées dans le cadre de la lutte contre ces gangs.

Parallèlement, au moins 170 personnes ont été enlevées en échange de rançons. Ce phénomène criminel se concentre principalement dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince et dans le département de l’Artibonite.

Des enfants victimes de la violence armée

Les données du BINUH révèlent également une réalité alarmante : des allégations d’exécutions sommaires persistent, impliquant des unités spécialisées de la police nationale.

Parmi les victimes, six enfants, âgés d’à peine dix ans, figurent tragiquement dans ce bilan. L’impact de la violence sur les enfants est particulièrement préoccupant. Au cours de ce trimestre, au moins 59 garçons et filles ont été tués ou blessés.

Ces enfants sont souvent victimes de meurtres, d’enlèvements et de violences sexuelles. Ils souffrent également de la traite de personnes et du recrutement par les gangs.

Des efforts judiciaires pour combattre l’impunité

Dans ce contexte inquiétant, plusieurs efforts des autorités judiciaires méritent d’être soulignés. Le ministère de la Justice et de la Sécurité Publique, en collaboration avec le Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire, a signé un protocole d’accord avec le Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme, a rappelé le BINUH dans son communiqué.

Ce protocole vise à créer des pôles judiciaires spécialisés pour lutter efficacement contre les crimes de masse, y compris les violences sexuelles et les crimes financiers. L’appui de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC) renforce également ces initiatives.

En outre, le juge chargé de l’instruction sur le massacre de La Saline, survenu en 2018, a récemment mis en accusation 30 personnes. Ces inculpés devront faire face à la justice. Parmi lesquelles, figurent des chefs de gangs notoires, tels que Jimmy Chérizier, Chéry Christ-Roi et Léonel Altona, ainsi que des acteurs politiques, en particulier Fednel Monchéry et Pierre-Richard Duplan.

Face à ce constat, le BINUH recommande à la communauté internationale de maintenir Haïti sur son agenda. Il importe d’accélérer le déploiement complet de la Mission multinationale de soutien à la sécurité, en conformité avec les normes et standards en matière de droits de la personne, conclut le communiqué du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti.

Jean Allens Macajoux

Vant Bèf Info (VBI)

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