Dominique Dupuy attire le regard international sur Haïti

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« Les enfants haïtiens ne méritent pas moins que ceux de l’Ukraine ou de Gaza », souligne la ministre des Affaires étrangères d’Haïti, Dominique Dupuy dans une interview publiée le 16 octobre 2024 par France 24. Elle critique l’attention portée aux conflits au Moyen-Orient au détriment d’Haïti, désormais au bord de la famine. Elle a réitéré la volonté du gouvernment concernant le déploiement total de la mission multinationale et sa transformation en une mission onusienne.

Port-au-Prince, le 16 octobre 2024. Dans un entretien avec France 24, Dominique Dupuy, ministre des Affaires étrangères, a décrit la violence des gangs et la crise humanitaire grandissante dans le pays.

Le massacre de 115 civils à Pont-Sondé, attribué au gang « Gran Grif » le 3 octobre, a été pour elle une « nuit tragique ».

Elle souligne l’envoi rapide de renforts, tout en admettant que le manque de moyens limite les actions gouvernementales à une stratégie plus « réactive » qu' »offensive ».

La ministre a évoqué l’arrivée d’une force multinationale de soutien à la police, avec seulement 1 000 hommes prévus au lieu des 2 500 promis.

Elle plaide pour que cette mission soit transformée en une mission onusienne.

Déplorant l’éclipse d’Haïti des priorités internationales, Dominique Dupuy a souligné que 30 à 40 % des membres des gangs sont des enfants. Elle avertit que le pays est sur le point de connaître la famine, une première dans l’hémisphère.

Elle a également dénoncé la décision de la République dominicaine d’expulser 10 000 Haïtiens par semaine depuis le 2 octobre, qualifiant cette mesure de discriminatoire et annonçant des recours devant la Cour interaméricaine des droits de l’homme.

Pour la transition politique prévue en 2026, Dominique Dupuy insiste sur la nécessité d’une force de maintien de la paix pour garantir la sécurité des électeurs. Elle reste prudente quant à un éventuel report, mais affirme que la stabilisation du pays est urgente.

Dans un appel à la communauté internationale, la cheffe de la diplomatie haïtienne exhorte à ne pas détourner le regard d’Haïti, car l’avenir de millions de personnes est en jeu.

Il faut dire que des membres du Conseil présidentiel de transition exigent son départ après l’incident diplomatique qui a eu lieu lors de l’assemblée générale de l’ONU en septembre dernier.

Wideberlin SENEXANT
Vant Bèf Info
Avec France 24