Un pays en chute libre : gangs tout-puissants, dirigeants impuissants et ou incompétents ?

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Par Wandy CHARLES

La crise sécuritaire atteint son paroxysme alors que les dirigeants s’enlisent dans des conflits d’intérêt, donc la lutte pour le pouvoir.

Les gangs : maîtres de la peur

La situation sécuritaire en Haïti est devenue, malheureusement, une tragédie nationale. Des milliers de « citoyens paisibles » sont pris en otage, non pas par des forces extérieures, mais par des gangs armés qui ont transformé des quartiers entiers en zones de non-droit. Ces groupes criminels ne se contentent plus de mener des activités illégales dans l’ombre : ils contrôlent des portions importantes de « territoires » désormais « perdus », imposent leur loi et terrorisent les populations.

Meurtres, viols, enlèvements et braquages… les habitants de Pont Sondé viennent de faire la dure et triste expérience. « Le massacre perpétré ne restera pas impuni » ? En tout cas ! Nos frères et sœurs vivent dans une insécurité constante et croissante, avec la peur pour seul compagnon et aucune assurance d’une riposte proportionnelle à la puissance de feu des réseaux de malfaiteurs, hors-la-loi.

Dirigeants enlisés dans des conflits d’intérêt

Face à cette montée en puissance des gangs qui semblent être téléguidés, les dirigeants du pays semblent paralysés, tétanisés et bloqués, bref en panne d’inspiration. Les attentes de la population sont trahies par des élites politiques empêtrées dans des conflits d’intérêt et des luttes pour le pouvoir. Plutôt que de s’unir pour faire face à la menace commune, les factions politiques préfèrent se livrer à des batailles internes, souvent pour préserver des privilèges ou pour maintenir une mainmise sur les maigres ressources du pays. Chaque acteur politique semble avoir son propre agenda, avec la sécurité de la population en bas de la liste des priorités.

Des autorités incompétentes ou impuissantes ?

La question brûlante que tous les Haïtiens se posent est la suivante : le gouvernement est-il simplement incompétent ou véritablement impuissant face aux gangs ? Depuis des années, les discours, palabres et annonces sur la sécurité se suivent, mais les actes concrets manquent cruellement. Alors que des propositions de désarmement et de réformes sécuritaires sont constamment mises en avant, aucune mesure n’a jusqu’ici porté réellement ses fruits. Pire encore, les accusations de collusion entre certaines personnalités publiques et des groupes criminels laissent la population dans un profond désarroi. Comment faire confiance à des dirigeants qui semblent aussi fragiles que les institutions et les citoyens qu’il prétend défendre?

L’espoir d’une solution globale est-il envisageable ?

Il est urgent que les acteurs politiques haïtiens réalisent que la sécurité nationale ne peut plus être un enjeu secondaire, ni un jeu voire une question qui peut attendre. La survie même de la « République » est en jeu. La coopération internationale, bien qu’indispensable, ne pourra remplacer un sursaut national. Une réforme radicale des forces de sécurité, l’élimination des réseaux de corruption au sein des institutions et une véritable concertation politique sont essentielles. Les Haïtiens méritent un État qui les protège, pas un État captif de ses propres divisions et faiblesses.

L’heure n’est plus à la complaisance. Le pays de Dessalines, la République toute entière est en péril, et on ne pourra s’en sortir que par une véritable prise de conscience collective et un sursaut patriotique digne de ce nom. « Leve nivo a mesye dam » !

Vant Bèf Info (VBI)

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