Le Changement climatique : Bientôt plus de migrants que de Cultivateurs ?

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Le changement climatique, en particulier la sécheresse et la désertification, est devenu un facteur majeur d’augmentation des migrations à travers le monde, selon une étude récente publiée dans la revue Nature Climate Change. Cette étude réalisée par l’Institut international d’analyse des systèmes appliqués (IIASA), est la première à examiner l’impact des facteurs climatiques sur les déplacements internes au sein des pays.

Monde , le 15 octobre 2024.- L’étude, basée sur des données recueillies dans 72 pays entre 1960 et 2016, démontre que les migrations internes augmentent considérablement dans les régions affectées par la sécheresse. Ces déplacements touchent principalement les zones rurales et agricoles, où les économies locales sont particulièrement vulnérables aux effets des changements climatiques. Selon Roman Hoffmann, responsable de l’étude, ces migrations vers les zones urbaines contribuent à l’accélération de l’urbanisation undans de nombreux pays.

Les régions les plus touchées incluent certaines régions de l’Afrique, du Moyen-Orient, d’Amérique du Sud, d’Asie du Sud et d’Europe du Sud, où les activités agricoles prédominent. Les migrations les plus importantes proviennent des zones arides, confrontées à des sécheresses sévères, des températures élevées et une faible pluviosité.

Différences régionales et socio-économiques

L’étude souligne également des différences dans les schémas migratoires selon les régions et les niveaux socio-économiques. Dans les pays en développement, les jeunes et adultes âgés de 15 à 45 ans, ayant un niveau d’éducation moyen, sont les plus enclins à migrer. En revanche, dans les pays plus riches, ce sont les populations les plus âgées qui tendent à migrer face aux conditions climatiques défavorables.

Les régions avec une forte concentration d’emplois agricoles sont les plus affectées par l’émigration, exacerbée par les effets croissants de l’aridification. Les auteurs de l’étude insistent sur la nécessité de politiques publiques visant à atténuer les causes des migrations et à renforcer les infrastructures dans les zones d’accueil pour mieux soutenir ces populations vulnérables.

En conclusion, l’étude souligne l’importance de soutenir non seulement les migrants, mais aussi les populations qui, faute de ressources, ne peuvent pas se déplacer. Des politiques encourageant la diversification des moyens de subsistance et la résilience face au changement climatique sont essentielles pour éviter une crise migratoire accrue dans les années à venir.

Yves Manuel

Vant Bèf Info

Source : EFE