L’avocat Jean Barnave Chéron dénonce le désordre au plus haut sommet de l’État
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Hideux, abject et minable : les qualificatifs ne manquent pas pour décrire ce désordre au plus haut sommet de l’État, écrit-il dans une note parvenue à notre rédaction. Il souligne que le dirigeant doit aimer son pays, le défendre et ne jamais le dénigrer dans des spectacles gratuits.
Port-au-Prince, le 14 octobre 2024. Pour Me Chéron, Haïti avait la légitimité de choisir celui ou celle qui est digne de prendre la parole en son nom lors de la 79e assemblée générale de l’ONU.
Avoir deux délégations pour représenter le pays lors de ces assises était une « gifle donnée à la fierté du peuple haïtien » et cela n’était pas nécessaire, souligne-t-il.
Il rappelle que l’État est un et indivisible et il assimile à un gaspillage d’argent le voyage de plusieurs délégations d’autant que le pays fait face à une crise économique et que les gens, écrit-il, continuent de mourir de faim au quotidien.
Me Chéron a toutefois salué la performance du président (d’alors) du Conseil présidentiel de transition, Edgard Leblanc qui, souligne-t-il, a redonné une certaine fierté aux Haïtiens en disant à la face du monde ce que les Haïtiens voulaient et veulent entendre de leurs dirigeants.
« On aurait fait un grand tort à Haïti si l’ordre de prendre en charge la sécurité de la deuxième délégation conduite par le Président Leblanc n’était pas donné par le Département d’Etat américain », avoue-t-il.
Mais, au-delà de ce spectacle « hideux », Haïti continue de briller sur la scène internationale, notamment par le truchement de Melchie D. Dumornay. En effet, dès son premier match de la saison, elle a, comme d’habitude, brillé et continue de faire briller notre Bicolore.
Elle a inscrit deux buts et réalisé une performance digne de son nom et, élue, à juste titre, joueuse du match, se félicite Me Chéron.
Il rappelle aussi le parcours extraordinaire et élogieux du sénateur Emile Saint-Lot qui se trouvait aux côtés de la First Lady des Etats-Unis, Eleanor Roosevelt pour signer la Déclaration historique de Droits de l’Homme à Paris. Lui qui vota contre l’occupation italienne en Libye, le 17 mai 1949, à l’ONU.
C’est aussi le vote d’Émile Saint-Lot aux Nations Unies qui a permis à Israël de prendre son indépendance, le 14 mai 1948. Et son lobbying auprès de plusieurs pays francophones, a fait de la langue française l’une des langues de travail aux Nations unies, ajoute-t-il.
Il a, néanmoins, dénoncé l’ingérence de la communauté internationale qui a imposé sa volonté empêchant à Jude Célestin de participer au 2e tour d’un scrutin présidentiel. Il a aussi évoqué le pèlerinage aérien du premier ministre Ariel Henry.
Des situations qui devraient soulever la colère de toute la nation mais qui ont laissé le peuple indifférent.
Il regrette que le Bicentenaire de notre Indépendance qui devrait être la plus grande commémoration du 21e siècle dans le Monde, n’ait malheureusement pas eu lieu, à cause de l’incompréhension et de la trahison de certains.
Depuis, déplore-t-il, les fêtes nationales, le 18 mai (Fête de Drapeau), le 17 octobre (assassinat de Dessalines, Père fondateur de la Nation), le 18 novembre (Bataille de Vertières), passent comme une lettre à la poste, à cause de la politicaillerie des uns et des autres.
Il fait remarquer que le premier janvier n’est pas un simple nouvel an pour le peuple haïtien, c’est la Fête de notre Indépendance. Nous devons la fêter de manière grandiose pour redonner, écrit-il, la fierté aux Haïtiens.
Les adversaires politiques ne doivent pas prêter le flanc aux ennemis de la Nation qui en profitent pour nous diviser, en vue de mieux piller et voler nos richesses, jusqu’ici inexploitées.
Au lieu de s’en prendre aux étrangers qui dénigrent les Haïtiens, à tort et à travers, au lieu de faire une pétition contre les propos discriminatoires et racistes contre les Haïtiens, il serait mieux de nous unir pour exiger des dirigeants la redevabilité, la reddition de comptes, la moralisation de la fonction publique, prône l’homme de loi.
La sécurité est le premier des biens de l’homme, souligne-t-il, faisant remarquer que depuis plus de cinq ans, ce bien n’existe plus pour beaucoup d’Haïtiens.
Aussi, dénonce-t-il le silence du président du Conseil présidentiel de transition, Lesly Voltaire, devant la déportation déshumanisante des Haïtiens en République dominicaine. Il réclame et exige dignité, honneur et respect pour les Haïtiens et pour Haïti.
Dodeley Orelus
Vant Bèf Info (VBI)