Rentrée des classes 2024 : des enseignants absents, des sans-abris occupent les écoles publiques
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L’année scolaire en Haïti commence ce 1er octobre 2024, date fixée par le Ministère de l’Education National et de la Formation Professionnelle (MENFP). Mais avec plus de 700 000 personnes forcées de quitter leurs foyers à cause de la violence des gangs, des dizaines d’écoles à Port-au-Prince ne peuvent pas accueillir les élèves car elles abritent des déplacés.
Port-au-Prince, le 1er octobre 2024. Dans la capitale, Port-au-Prince, plusieurs lycées et écoles nationales abritent des centaines de milliers de déplacés. Elles ne sont pas disponibles pour accueillir les élèves, contraints d’aller voir ailleurs.
C’est le cas du lycée Jean-Jacques Dessalines qui a été relocalisé au local du collège Paul Robert. Le contrat entre des responsables de cette école privée et l’Etat pour la relocalisation du Lycée, n’aurait pas été respecté. D’où la décision du propriétaire du collège Paul Robert de ne plus laisser l’espace à la disposition du ministère de l’éducation nationale.
Le ministre de l’Éducation nationale et de la formation professionnelle, M. Augustin Antoine, avait évoqué samedi un blocage du côté de la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif qui empêche le paiement des loyers pour certains espaces utilisés pour relocaliser les lycées et écoles nationales.
En 1979, le ministre Joseph C. Bernard fusionna les Ecoles Normales à Martissant, fonda le lycée Marie-Jeanne qu’il logea à l’ancienne Ecole Nationale d’Instituteurs. Le lycée fonctionnait en deux groupes. Le groupe matin de 7 heures à 12 heures 30 et le groupe soir de 12 heures 30 à 6 heures du soir. Il était équipé d’une belle bibliothèque et d’une salle informatique connectée à Internet.
Cette institution publique a été délocalisée au collège Oswald Durand, malheureusement le lycée Marie Jeanne a été contraint de vider les lieux parce que l’Etat n’a pas honoré ses dettes envers les propriétaires.
Au Lycée Pin chinât de Jacmel, plusieurs salles de classe sont condamnées. Les fissures du tremblement de terre de 2010, il y a plus de 14 ans, n’ont toujours pas été réparées et des centaines de bureaux et de chaises commandés, il y a plus de trois ans, sont toujours bloqués à Port-au-Prince, à trois heures de route, à travers des territoires contrôlés par les gangs.
“Nous avons besoin de 7 050 bancs d’école, 971 chaises et 227 tableaux”, a déclaré Auxène Roc, directeur du ministère de l’Éducation pour le Sud-Est d’Haïti dans une entrevue avec un média étranger.
« Je suis directeur depuis trois ans et à cause de l’insécurité, le ministère de l’Éducation Nationale n’a jamais pu nous procurer de bancs. » Comme si ce n’était pas assez intimidant, Auxène cherche également à pourvoir entre 500 et 600 postes vacants dans les écoles publiques de la région rurale côtière.
Il est important de souligner que 30 % des enseignants à travers le pays ont émigré aux États-Unis et ailleurs, ce qui signifie que certaines salles de classe n’auront pas d’enseignant dès la première semaine de la réouverture.
Dans d’autres cas, les enseignants attendent depuis des années leurs chèques, leurs dossiers n’auraient pas été correctement archivés dans le système.
Pour certains élèves qui n’ont pas encore trouvé un abri pour suivre les cours, le ministre de l’Éducation nationale, Augustin Antoine, a fait savoir que l’État haïtien va faire tout son possible pour trouver des espaces afin qu’ils puissent poursuivre leurs études.
Likenton JOSEPH
Vant Bèf Info (VBI)