L’ONU adopte le premier traité mondial contre la cybercriminalité
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Les États membres de l’ONU ont approuvé, le jeudi 8 août, le tout premier traité international destiné à lutter contre la cybercriminalité. Ce texte, qui doit encore être ratifié par chaque pays et officiellement adopté par l’Assemblée générale, suscite toutefois des préoccupations quant à son potentiel usage abusif contre des groupes vulnérables, dont les homosexuels, les dissidents et les journalistes dans certains régimes autoritaires.
New York, le 8 août 2024 – Après trois années de négociations acharnées et une ultime session de deux semaines à New York, la « Convention des Nations unies contre la cybercriminalité » a été acceptée par consensus. Le traité sera bientôt soumis à l’Assemblée générale pour son adoption officielle, marquant une avancée majeure dans la lutte contre la criminalité en ligne.
Une fois ratifié par au moins 40 États, ce traité entrera en vigueur, visant à renforcer la coopération internationale contre la cybercriminalité, notamment en ce qui concerne la lutte contre les images pédopornographiques et le blanchiment d’argent. Cependant, sa portée étendue a été critiquée, certains observateurs craignant qu’il ne devienne un outil de surveillance mondiale.
Le texte permet aux États de demander à d’autres pays des preuves électroniques et des données auprès de fournisseurs d’accès à internet pour enquêter sur des crimes passibles d’au moins quatre ans de prison. Des défenseurs des droits humains expriment leur inquiétude, redoutant que ces pouvoirs ne soient utilisés à des fins répressives, surtout dans des contextes où les libertés individuelles sont déjà restreintes.
Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme a insisté sur l’importance de garantir que les droits humains soient respectés dans l’application de ce traité, soulignant la nécessité d’une vigilance accrue pour éviter tout détournement de cet instrument juridique.
Wideberlin Senexant
Avec AFP
Vant Bèf Info (VBI)