La violence des gangs armés à Port-au-Prince provoque une crise humanitaire alarmante selon l’ONU

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L’augmentation de la violence des gangs et l’instabilité politique en 2024 en Haïti ont forcé un nombre record de 578 074 déplacements internes, dont plus de 310 000 femmes et filles et 180 000 enfants. Ce chiffre est plus du double de celui de 2022, ce qui fait d’Haïti le pays le plus touché par la violence liée à la criminalité au monde, selon un rapport des experts indépendants de l’ONU publié sur son site web officiel le jeudi 20 juin 2024.

GENÈVE, le 21 juin 2024 : Dans ce rapport, les experts expriment leur profonde préoccupation face à la violence sans précédent, à l’insécurité et à la crise humanitaire dévastatrice que connaît le pays actuellement, en particulier la capitale Port-au-Prince.

Ces derniers soulignent que la violence des gangs armés dans la région de Port-au-Prince a des répercussions importantes sur la vie des enfants qui vivent dans des quartiers contrôlés par ces groupes, ce qui constitue un véritable obstacle à l’aide humanitaire aux personnes en danger.

« La violence, en particulier dans la capitale Port-au-Prince, a atteint des niveaux alarmants. Des groupes armés contrôlent de vastes zones et compliquent l’accès de l’aide humanitaire. Les affrontements entre les gangs et la police nationale haïtienne ont instauré un climat de peur, limitant la liberté de mouvement et l’accès aux services de base. Au cours du seul premier trimestre de 2024, 2 500 personnes, dont au moins 82 enfants, auraient été tuées ou blessées dans des violences liées aux gangs », peut-on lire dans le rapport des experts indépendants de l’ONU.

Les experts appellent à l’aide

D’après les spécialistes, il est impératif de prendre des mesures appropriées pour éviter une détérioration de la situation de la population haïtienne, déjà au bord d’une catastrophe humanitaire. Ils demandent aux donateurs et aux partenaires de développement de rester vigilants quant à la situation des individus vivant dans des conditions inhumaines dans les sites de déplacement internes.

« Nous appelons les donateurs, les partenaires du développement et les acteurs humanitaires à donner la priorité à la protection des personnes déplacées, à la fois dans les sites identifiés et informels, y compris avec une aide d’urgence, en espèces pour l’accès aux services, une distribution de nourriture, des conseils, des références, la promotion de la cohésion sociale et de la résilience des personnes déplacées et des communautés d’accueil, ainsi que le renforcement des capacités de protection des organisations communautaires. Des ressources financières adéquates doivent être mobilisées pour accroître les capacités d’intervention des acteurs de la protection autour des sites de déplacement afin d’informer, d’orienter et d’aider rapidement les victimes », lit-on dans le rapport.

Les experts appellent également les autorités concernées à mettre l’accent sur la sécurité dans les quartiers d’origine des personnes déplacées afin de combattre les causes des déplacements et d’améliorer leur situation. Ils recommandent de prendre en considération l’avis des personnes déplacées lors de la planification de projets de réinstallation ou de solutions durables qui affectent leur quotidien. « Les personnes déplacées doivent trouver des solutions durables, comme le retour en toute sécurité, la réinstallation ou l’intégration locale, afin de lutter contre les causes profondes du déplacement, telles que la violence, l’instabilité politique et la détérioration de l’environnement », ont-ils conclu.

Judelor Louis Charles
VANT BÈF INFO (VBI)

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