Sécurité : aller au-delà des mesures superficielles

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Le déploiement imminent de la force multinationale en Haïti offre une lueur d’espoir à une population terrorisée, terrifiée et tétanisée devant la cruauté des bandes armées. Mais soyons clairs : éliminer les chefs de gangs actuels n’est qu’un pansement sur une plaie béante. Pour réellement renverser la vapeur, il importe d’agir vaillamment et de manière structurelle et radicale.

Kenyan soldiers land in the city of Goma, eastern Democratic Republic of Congo on November 12, 2022, as part of a regional military operation targeting rebels in the region. – Their arrival comes as the M23 militia has surged across the DRC’s North Kivu province, capturing swathes of territory and inflaming tensions in central Africa. (Photo by ALEXIS HUGUET / AFP)

Quelques petites interventions sporadiques ou l’élimination physique de quelques bandits ne suffiront pas à juguler le phénomène de l’insécurité. Etant devenu un problème systémique qui sape le fonctionnement de la société haïtienne, il faut désormais s’attaquer aux racines de ce mal : la pauvreté endémique, la corruption rampante, l’inégalité sociale flagrante ainsi que les mauvaises décisions et pratiques des politiciens haïtiens. Ces fléaux doivent être combattus avec la dernière rigueur pour permettre à Haïti de se reconstruire sur des fondations solides.

Il est clair que la priorité aujourd’hui est de pourfendre ces bandes criminelles, de les traquer jusqu’à leur dernier retranchement et les mettre hors d’état de nuire.

Cependant, sans un réel plan stratégique d’intégration, de réinsertion et d’éducation, d’autres réapparaitront et vont vouloir suivre les traces de ces forcenés qui se complaisent dans la facilité et l’illégalité.

Pour assurer la sécurité à long terme, nous devons investir dans l’éducation, créer des opportunités économiques et renforcer les institutions démocratiques, rompre avec les pratiques politiciennes destructrices. La justice sociale et l’égalité des chances ne doivent pas être de vains mots, mais des réalités tangibles pour tous les citoyens haïtiens.

En outre, une collaboration transnationale est indispensable pour lutter contre les marchands d’armes, démanteler les réseaux criminels transfrontaliers et les narcotrafiquants qui alimentent le chaos en Haïti. Sur ce coup, on se doit d’être intrépide en adoptant une approche courageuse, inclusive et radicale.

La sécurité est transversale. Les opérations de police ne sont qu’un aspect de la chose. La PNH, à elle seule, et même avec l’aide de la Mission Multinational de Soutien à la Sécurité ne saura gagner cette bataille. Il faut une implication multisectorielle et interministérielle assortie de plans bien ciselés et appropriés.

Jude Delia

Un commentaire

  • Angelor Chancy

    les mauvaises décisions et pratiques des politiciens haïtiens……………
    Voilà le mal qui tu le pays……
    N’importe qui se dit leader politique même s’il n’est suivi que par quelques membres de sa famille , sa servante et son gason lakou…….Il faudra légiférer sur les partis politiques de manière à limiter la prolifération de ces multiples structures qui ne font que quêter de l’argent par tous les moyens possibles et imaginables.
    Quelqu’un peut-il me dire c’est quoi le métier de Moise Jean Charles et surtout comment gagne-t-il sa vie ?
    Et la même question se pose pour tous nos politiciens. La construction d’un pays passe avant tout par la politique et surtout le politique. Dans un pays où tout est à faire on ne peut pas se laisser guider par ces voyous qui trop souvent ne cherchent qu’à remplir leurs poches.