Lettre ouverte au Premier ministre Garry Conille
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Fraichement désigné, le nouveau locataire de la Villa d’accueil se voit adresser des tonnes de cahiers de charges. C’est normal. Car, les attentes sont nombreuses autant que les chantiers sont herculéens. Dire que Garry Conille aura du pain sur la planche est un euphémisme. « Le chef de la primature doit se surpasser pour répondre aux desideratas d’un peuple meurtri et d’un pays en lambeaux », affirme le professeur Jude Delia, économiste de formation, dans une lettre ouverte adressée au cadre de l’ONU.
Monsieur le Premier ministre
Je m’adresse à vous aujourd’hui avec un mélange d’amertume, d’espoir et d’ardente anticipation. Votre récente nomination en tant que Premier Ministre d’Haïti résonne comme un écho d’espoir au sein d’une nation en quête de renouveau et de rédemption. Cependant, avec cette espérance vibrante vient aussi une exigence impérieuse, une charge qui pèse lourdement sur vos épaules, je suppose très solides : celle de guider notre nation à travers les tourments tumultueux vers des rives plus stables et prometteuses.
Votre ascension au poste de Premier ministre du pays survient à un moment charnière de notre histoire, un moment où les défis semblent insurmontables mais où les opportunités de transformation abondent. Vous êtes confronté à un tableau complexe, où la toile de fond est tissée de décennies de conflits politiques, de troubles civils, et d’une économie en déclin. Cependant, au cœur de cette obscurité persiste la lueur fragile de l’espoir, l’espoir que votre leadership pourrait être la bouée de sauvetage tant attendue pour un peuple assoiffé de progrès et de stabilité.
Je vous implore, Monsieur le Premier ministre, de ne pas prendre à la légère cette charge immense qui vous incombe. Vous êtes appelé à être bien plus qu’un simple administrateur des affaires gouvernementales ; vous êtes appelé à être un visionnaire, un rassembleur, un catalyseur du changement. Les yeux du monde sont rivés sur vous, scrutant chaque décision, chaque action, dans l’attente de voir émerger une nouvelle ère de prospérité et de paix pour Haïti.
Au cœur de cette entreprise monumentale réside la nécessité impérieuse de restaurer la confiance du peuple haïtien en ses institutions, en ses dirigeants et en un avenir radieux pour ce pays saigné à blanc par des gouvernants peu avisés. Cela exige un engagement inébranlable envers la transparence, l’intégrité et la responsabilité. Cela exige également une volonté farouche de s’attaquer aux racines profondes de la corruption et de l’injustice qui ont sapé la confiance du peuple et entravé le développement de notre nation.
En tant que Premier ministre, vous êtes investi d’un pouvoir immense, mais aussi d’une responsabilité infinie envers ceux que vous servez. Vous êtes appelé à être un serviteur du peuple, un protecteur de ses intérêts, et un champion de sa dignité. Votre réussite ne sera pas mesurée par les titres que vous portez ou les honneurs qui vous sont rendus, mais par l’impact tangible que vous aurez sur les conditions de vie des Haïtiens ordinaires.
Dans l’attente, avec profonde anxiété, de voir comment vous aborderez les défis qui se présentent à vous, je vous adresse mes prières et mes encouragements les plus sincères. Que votre leadership soit marqué par la sagesse, le courage et la compassion, et que votre héritage soit celui d’un bâtisseur d’un avenir meilleur pour notre bien-aimé Haïti.
Avec toute ma considération,
Jude Délia, citoyen engagé
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