Panique au Champs de Mars, à l’occasion du 221e anniversaire du bicolore

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Situé à proximité du Palais national, Champs de Mars, autrefois vibrant de vie, est maintenant le théâtre de conflits incessants entre bandits et forces de l’ordre. À l’approche de la fête du drapeau haïtien, ce lieu emblématique offre le spectacle dévastateur d’un territoire en proie à une guerre sans merci.

Escalade de la violence

Port-au-Prince, 18 mai 2024 – Plus de deux mois se sont écoulés depuis que la violence des gangs armés a atteint des sommets alarmants au cœur de Port-au-Prince. Champs de Mars, autrefois un centre névralgique de la capitale, est désormais un désert, ravagé par les attaques incessantes des gangs armés, exacerbées à l’occasion de la fête du drapeau haïtien.

Il est 11h07 du matin, ce samedi 18 mai 2024. La place des Pompiers et les trottoirs de la place des artistes sont presque déserts, dépourvus des activités animées qui les caractérisaient autrefois. L’absence des forces de l’ordre laisse place au vacarme des échanges de tirs en provenance de Bel-air.

Impact sur les entreprises et les petits commerçants

Face à cette situation alarmante, les entreprises situées à proximité de Champs de Mars ont été contraintes de fermer leurs portes pendant plusieurs semaines. Selon un agent de sécurité, cette insécurité grandissante pèse lourdement sur ces dernières. « C’est un véritable calvaire. Sans l’intervention des agents de l’unité de maintien de l’ordre, je ne pourrais pas faire face aux exactions des bandits, » témoigne un agent de sécurité souhaitant garder l’anonymat.

De nombreuses entreprises, affectées par l’insécurité régnant dans les environs de Champs de Mars, ont dû licencier du personnel en raison de la diminution constante de leurs activités commerciales.

Appel à l’aide et à l’action

Alors que les entreprises souffrent, les petits commerçants ne sont pas épargnés. Junior Joseph, un vendeur de téléphones portables près du quartier général de l’unité de maintien de l’ordre, exprime son désespoir face à la situation. « Nous, les marchands de Champs de Mars, ne pouvons pas travailler normalement pour subvenir aux besoins de nos familles. La sécurité est sacrifiée au profit de la cérémonie de la fête du drapeau à la Villa d’Accueil. C’est injuste, » déclare-t-il.

Interrogations politiques

Des militants politiques expriment également leur mécontentement. Daniel Jean Rogé dénonce le manque de respect envers les héros de l’indépendance à l’occasion de ce 221ème anniversaire du bicolore haïtien. Emanuel Junior va jusqu’à qualifier la situation de complot international visant à détruire les valeurs du pays pour en exploiter les richesses.

Dans l’attente d’une réponse significative en termes de sécurité, notamment dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, Champs de Mars réclame l’attention soutenue de la Mission Multinationale d’Appui à la Sécurité (MMS) qui devrait arriver prochainement.

Judelor Louis Charles
VANT BÈF INFO (VBI)