Chaos à Port-au-Prince : près de 22 000 Madan Sara aux abois
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Les « Madan Sara », des commerçantes aux ressources très limitées, dynamisent le secteur informel en Haïti. À Croix-des-Bossales, elles représentent 22 000 femmes opérant au sein du plus grand marché public de la région métropolitaine de Port-au-Prince. Les actions violentes des gangs armés ont entraîné la décapitalisation de plus de 13 000 d’entre elles, déplore Jocelyne Jean Louis, présidente du Rassemblement des Madan Sara d’Haïti.
Port-au-Prince, le 19 avril 2024.- Les « Madan Sara » se retrouvent sans endroit où étaler leur commerce. Au centre-ville, les activités commerciales sont perturbées par des bandits qui tirent de manière indiscriminée. Parfois, des marchandes sont même touchées par des balles perdues.
Pour échapper aux exactions des individus armés, certaines choisissent de fuir le centre-ville de la capitale. Victimes de rançonnements sur les routes contrôlées par les gangs aux points de péage, elles ne trouvent pas de lieu sûr pour mener leurs activités, ce qui les conduit à une décapitalisation progressive. En conséquence, bon nombre d’entre elles se retrouvent dans l’incapacité de rembourser des prêts contractés auprès des institutions de micro-crédit.
« La situation est très préoccupante pour nous, les “Madan Sara”. Nous ne savons pas vers qui nous tourner », se plaint Jocelyne Jean-Louis.
Lors d’une conférence de presse cette semaine, Mme Jean-Louis a décrit les difficultés rencontrées par ces commerçantes lors de leurs déplacements de province à Port-au-Prince. Elles risquent souvent leur vie lors des échanges de tirs entre policiers et bandits, notamment à Mariani, au sud de Port-au-Prince. Voici une correction journalistique : Elles sont ainsi forcées d’emprunter des itinéraires alternatifs pour éviter d’être assassinées. De plus, certaines ont passé de 3 à 4 jours sur la route avant d’atteindre leur destination.
Il est urgent d’agir ! Ces petites commerçantes risquent de suffoquer. Face à ce constat alarmant, Jocelyne Jean-Louis plaide en faveur du rétablissement de la sécurité pour permettre aux « Madan Sara » de poursuivre leurs activités.
Il est fréquent d’observer sur les trottoirs de Demlas et de Pétion-Ville des « Madan Sara » contraintes d’abandonner le marché de Croix-des-Bossales.
Jean Allens Macajoux
Vant Bèf Info (VBI)