Évasion à la prison civile de Port-au-Prince, où sont passés les Colombiens impliqués dans l’assassinat de Jovenel Moïse?

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Des bandits armés ont pris d’assaut le pénitencier national dans la soirée du samedi 2 mars 2024. Au cours de cette attaque mortelle, environ 3 000 prisonniers se sont évadés, de nombreux détenus décédés et plusieurs autres grièvement blessés.

Port-au-Prince, le 3 mars 2024. La nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre.

CP: TedActu

Le plus grand centre carcéral d’Haïti a été la cible d’une attaque de bandits armés, hier samedi 2 mars en début de soirée. Suite à cette attaque, des doutes planent sur les Colombiens ainsi que les autres personnes incarcérés pour leur implication présumée dans l’assassinat de l’ancien président Jovenel Moïse.

Invité à l’émission spéciale de Vant Bèf Info, ce dimanche 3 mars, le responsable du Collectif Défenseurs plus, Antonal Mortimé fait le point : «selon les informations dont je dispose, plus de 3000 prisonniers ont pris la poudre d’escampette, plusieurs autres ont été blessés et des décès recensés. »

Où sont passés les mercenaires colombiens impliqués dans le magnicide du 7 juillet 2021 ?

À cette question, l’homme de loi affirme que ces présumés criminels n’ont pas montré leurs talons, en dépit des pressions qu’ils ont subies.

« Ils étaient très réticents, ils ne parlent pas créole. Les retraités de l’armée colombienne n’ont rien compris de ce qui se passait », a poursuivi Antonal Mortimé .

Il confirme que certains Haïtiens, incarcérés pour leur implication présumée dans l’assassinat du président Jovenel Moïse se sont évadés.

Le militant des Droits humains dit regretter que les autorités du ministère de la Justice et de la Sécurité publique (MJSP) et celles du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ) ne réagissent pas en dépit des lourdes conséquences de cet assaut.

Il en a profité pour lancer un appel pressant aux autorités et aux organisations humanitaires dont la Croix Rouge leur demandant de venir en aide aux détenus qui ont refusé de s’enfuir.

Il faut souligner que plusieurs suspects clés dans l’attaque mortelle contre la maison du couple présidentiel en juillet 2021 étaient incarcérés au plus grand centre carcéral du pays.

Plus d’un s’interroge sur l’impact qu’aura ces évasions sur l’enquête.

Erold Théodore
Vant Bèf Info (VBI)