Quand Ariel Henry expose la vie des fonctionnaires publics à Mariani pour récupérer leurs chèques
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Sous les ordres de la Primature, les fonctionnaires publics, notamment ceux du MSPP, peinent à récupérer leurs chèques. Tous les employés de l’Ouest doivent retirer leurs chèques à la Direction sanitaire de l’Ouest à Port-au-Prince. Tandis que ceux de la Région des Palmes doivent risquer leur vie à Mariani pour se rendre à Petit-Goâve.
Port-au-Prince, le 17 janvier 2024 – Tout a commencé le lundi 27 novembre 2023 pour le paiement des salaires d’octobre. Des employés du ministère de l’Économie et des Finances (MEF) sont sur place pour remettre aux employés leurs chèques ».
Une décision qui divise
Des employés du MEF se rendent à la Direction sanitaire de l’Ouest à Turgeau. Tous les employés du Département, hormis ceux de la région des Palmes, doivent s’y rendre pour récupérer leurs chèques. Un scandale pour les fonctionnaires.
Dans une ambiance de carnaval, des centaines de fonctionnaires se massent à la DSO. Sous un soleil de plomb, chaque fonctionnaire attend son tour. Le temps passe, les pressions augmentent, les plus vulnérables sont de plus en plus exposés.
Des risques sanitaires
Plusieurs employés sont victimes de crises d’asthme. Des mesures d’urgence ont dû être prises pour leur venir en aide, car leur vie était en danger.
Malgré tout, rien ne change. Les opérations se poursuivent dans les mêmes conditions malgré l’élaboration préalable d’un calendrier de distribution des chèques.
Des employés ont frôlé la mort
Pour les fonctionnaires affectés à la région des Palmes, la situation était plus que compliquée. Beaucoup devaient traverser Mariani, où les gangs font régner la violence, pour récupérer leurs chèques à Petit-Goâve.
Des employés ont failli perdre la vie à Mariani. Le lundi 27 novembre 2024, la police a dû intervenir pour déloger les bandits armés. C’était le jour le plus meurtrier de cette guerre historique. De nombreuses victimes, dont des membres de la population, ont été recensées.
Certains employés témoignent. Leurs déclarations sont poignantes. Ils affirment avoir frôlé la mort.
Ce jour-là, j’ai affronté la mort en face. J’ai traversé des cadavres, j’ai vu des personnes être brûlées vives avec leurs motocyclettes. « Je ne souhaite pas revivre ce moment d’horreur dans ma vie », déclare un employé.
Une employée n’a toujours pas réussi à récupérer ses chèques d’octobre. Elle confie à notre rédaction qu’elle ne peut pas traverser Mariani à cause de l’insécurité qui y règne. C’est le même cas pour d’autres fonctionnaires qui sont prêts à renoncer à leurs chèques.
Ils dénoncent le cynisme d’Ariel Henry
Les employés du MSPP critiquent le comportement d’Ariel Henry. Selon eux, « C’est un criminel qui ne respecte pas la vie des fonctionnaires de l’État. » Ils appellent le chef du gouvernement à revoir cette décision.
Selon une source au ministère de l’Économie et des Finances, cette décision a été prise par la Primature. Ariel Henry l’a décidé dans le but de contrôler la présence des fonctionnaires publics dans le cadre du programme Biden.
Notre source nous informe que cette décision devait durer un mois, mais elle continue et renforce les inquiétudes des fonctionnaires de l’État.
Il est à noter que les entreprises haïtiennes sont confrontées à un départ massif de leurs cadres dans le cadre de ce programme. Une telle décision donnerait le résultat escompté si les autorités utilisaient de meilleures méthodes.
Jean François
Vant Bèf Info (VBI)