Affaire Jovenel Moïse : «L’un des mercenaires avoue avoir volé des objets de valeur et de l’argent liquide au domicile du Président », rapporte le FBI

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Mario Antonio Palacios Palacios, l’un des mercenaires colombiens ayant participé à l’opération menant à l’assassinat de l’ex-Président Jovenel Moise, a avoué avoir pris un collier, deux (2) montres, 2,060 dollars en liquide et d’autres objets au domicile du défunt. Selon ce qu’a confié le présumé assassin au FBI, ces objets appartenaient à Jovenel Moïse, et à sa femme, Martine. « Palacios a fait ses aveux, lors d’un entretien », a déclaré un agent du FBI, hier mardi 24 octobre, devant un tribunal fédéral de Miami. L’information a été rapportée dans un long article publié, ce mercredi 25 octobre 2023, par le journal américain Miami Herald.

Miami, Floride, le 25 octobre 2023.- Réfugié en Jamaïque deux (2) mois après l’assassinat du 7 juillet 2021, Mario Antonio Palacios Palacios s’est entretenu par téléphone avec une personne de confiance : un officier de l’armée colombienne qui avait été son patron. Cet officier, le colonel Alberto Moreno, alias « Don Carlo » et « le Chacal », avait visité le bureau du FBI à Miami deux ans plus tôt et y avait encore des contacts.

Il a indiqué à Palacios que son seul espoir était de rencontrer volontairement les enquêteurs américains en Jamaïque en octobre, selon le témoignage d’un agent du FBI mardi devant le tribunal fédéral de Miami.

Par le biais de messages textuels WhatsApp, Moreno a coordonné la rencontre entre Palacios et une équipe d’enquêteurs du FBI. « Au cours d’un entretien de près de six heures avec des agents fédéraux, enregistré sur vidéo le 7 octobre 2021 dans un hôtel de Kingston, Palacios a avoué qu’il avait pris un collier, deux montres, 2 060 dollars en espèces et d’autres objets personnels appartenant au chef de l’Etat haïtien, Jovenel Moïse, et à sa femme, Martine, a écrit Miami Herald.

Leur mission, leur aurait dit un chef d’escouade, avait changé et était désormais double : « trouver et tuer Moïse, et trouver et saisir des sacs d’argent à son domicile, selon les détails de l’enquête colombienne sur l’assassinat ». Le montant supposé se situerait entre 45 et 53 millions de dollars, selon les déclarations que certains des suspects emprisonnés en Haïti ont communiquées aux enquêteurs colombiens et américains chargés de l’enquête sur cet assassinat éhonté.

L’importance de l’argent liquide prétendument caché dans la maison du président suggère qu’il a pu constituer une motivation supplémentaire pour effectuer la fusillade fatale, que les commandos colombiens sont soupçonnés d’avoir effectué, alors que les gardes présidentiels haïtiens se tenaient à l’écart.

Dans un document déposé au tribunal, les avocats de M. Palacios ont fait valoir que « les agents se sont acharnés à obtenir cet aveu, et M. Palacios a nié à plusieurs reprises avoir eu connaissance d’un projet d’assassinat du président. Il a maintenu qu’il n’avait jamais accepté de mener à bien une telle mission. Il a également insisté (et continue de le faire) sur le fait qu’il n’a jamais tiré au domicile du président ».

Mario Antonio Palacios Palacios a été arrêté en janvier 2022 par des agents fédéraux à Miami, à son arrivée du Panama. Il est la première personne présumée impliquée dans l’assassinat du président haïtien à être formellement accusée d’un crime, celui d’avoir apporté son soutien au complot meurtrier.

Palacios était détenu en Jamaïque, qui avait décidé de l’expulser vers son pays d’origine, la Colombie, en janvier. Mais lors d’une escale au Panama, il a accepté de se rendre aux États-Unis, selon les autorités fédérales. Une plainte pénale, rédigée par le FBI, accuse Palacios de conspiration en vue de commettre un meurtre ou un enlèvement en dehors des États-Unis et de fournir un soutien matériel entraînant la mort, en sachant que ce soutien serait utilisé pour mener à bien un complot visant à tuer le président haïtien.

La plainte pénale avait été déposée sous scellés devant un tribunal fédéral le 24 novembre 2021. Depuis son transfert, Palacios a plaidé non coupable à un acte d’accusation et a été détenu au Centre de détention fédéral de Miami.

Un an après son arrestation, Miami Herald a rapporté qu’une fortune en espèces trouvée au domicile du président haïtien aurait pu motiver les anciens soldats colombiens à participer au complot meurtrier. Quelques heures avant qu’un groupe d’anciens soldats colombiens ne fasse une incursion nocturne dans la résidence du président. Ces mercenaires ont reçu de nouveaux ordres.

Luckson SAINT-VIL
Vant Bèf Info (VBI)
avec Miami Herald