Haïti: Le dollar américain poursuit sa course, les prix des produits de première nécessité explosent
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Les prix des produits les plus consommés par les ménages haïtiens sont en hausse. Dans les marchés publics, les petites bourses s’alarment face à la montée exponentielle des prix des produits, conséquence, entre autres, de la hausse du dollar américain. Les citoyens interpellent le gouvernement.
Port-au-Prince, le 11 avril 2023. A côté de l’insécurité, à proprement parler, qui gangrène le quotidien des citoyens haïtiens, l’insécurité alimentaire couplée avec le chômage font voir de toutes les couleurs à la plupart des ménages.
Jeanine habite à la ruelle Waag, au Centre-Ville de Port-au-Prince. Elle fait ses emplettes au marché Salomon, en plein cœur de la capitale haïtienne. Là, les produits ne manquent pas. Mais pour ce qui est de leur accessibilité, c’est là que le bât blesse dans le cas de Jeanine.
» On va tous mourir de faim dans cette situation. Les prix du riz, des haricots, de la farine, de l’huile, du blé, du maïs et même des pâtes alimentaires augmentent à un rythme effréné. Il faut au moins 150 gourdes pour un sachet de spaghetti et c’est grave (1 dollar US vaut 153.78 gourdes, taux de référence de la banque centrale), se désole la jeune femme avant d’ajouter:
« Il y a quelques mois, le sac de riz (importé) de 25 Kg s’achetait à 3500 gourdes, il fait entre 4500 et 5000 gourdes aujourd’hui. C’est le sac de 12.5 kg (contenant 4 marmites), qui se vend à 2500 gourdes ».
La situation est encore plus grave dans les villes de province
Dans les villes de province, la situation est plus explosive. La ville des Cayes, dans le sud du pays, en est un exemple vivant. Un commerçant, qui a voulu rester anonyme, affirme n’avoir jamais vu ça dans la troisième ville du pays.
» A cause du climat d’insécurité prévalant à Martissant, l’un des territoires perdus de l’avis de la ministre de la justice et de la sécurité publique, Emmelie Prophète Milcé, les entrepreneurs transportent les produits par la mer. Une fois le produit arrivé dans le sud, le grossiste est obligé d’ajuster les prix, les détaillants aussi et c’est donc le consommateur final qui en fait les frais », a-t-il souligné.
Dans les communes reculées du département du Sud, le prix du sac de 25 kg de riz peut se vendre jusqu’à 5500 gourdes, confie Ebert, originaire de la commune des Coteaux.
La hausse du dollar indexée
La hausse continue du dollar américain par rapport à la gourde n’est pas sans conséquences sur les prix des produits de première nécessité en Haïti et ce ne sont pas les économistes qui diront le contraire.
Ils font remarquer que, puisque nous importons la majorité des produits consommés sur le marché, il y aura toujours une pression sur le billet vert.
Et, ces dernières semaines, le dollar américain continue de prendre le large par rapport à la monnaie locale. Dans le marché informel, il s’achète entre 162 et 169 gourdes.
Les injonctions de billets verts sur le marché par les autorités monétaires, n’ont guère permis de stopper la chute de la gourde et les conséquences sont néfastes pour les familles haïtiennes.
Vant Bèf Info (VBI)