Haïti/Sécurité : Multiplication des cas d’enlèvement, les citoyens à bout de souffle
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Pour le mois de février qui vient de s’écouler, pas moins d’une cinquantaine de personnes ont été enlevées à Port-au-Prince (Ouest) et dans des villes de province, notamment dans le département de l’Artibonite. La police n’a toujours pas trouvé la formule devant lui permettre de stopper cette vague d’insécurité laissant les citoyens sur le qui-vive.
Port-au-Prince, le 1er mars 2023. Au moins une cinquantaine de personnes ont été enlevées contre rançon durant le mois de février dernier.
Les ravisseurs semblent faire de l’industrie du kidnapping, un véritable et lucratif commerce. Les citoyens s’interrogent quant à la volonté réelle des autorités à rétablir l’ordre dans la Cité.
En effet, dans la matinée du jeudi 2 février dernier, la directrice du Pavillon de l’Âge d’Or, Jeune Vierge Arthy, a été enlevée dans les parages de cette institution sur la route de Frères, à Pétion-ville.
Environ 24 heures plus tard, le journaliste Jean Thony Lorthé de Radio Vision 2000, ainsi que deux autres personnes qui l’accompagnaient, ont été enlevés à Laboule 12 (Kenscoff) pour être libérés contre rançon après 15 jours de séquestration.
Au lendemain de ce triple enlèvement, soit le samedi 4 février, un autobus rempli de passagers a été détourné par des individus armés présentés comme des membres de groupe dénommé « kokorat san ras » à Gros- Morne, dans le département de l’Artibonite.
Et le même jour, le directeur du Centre National des Equipements (CNE), Kington Louis, a été enlevé puis libéré contre rançon après avoir été séquestré pendant plusieurs jours.
Les cas d’enlèvement se sont multipliés les jours suivants avec le rapt, le 6 février, du recteur de l’Université du Bas-Artibonite, Wilfrid Azarre. Il était accompagné de sa fille et d’un employé de l’université qui ont, eux aussi, subi le même sort.
C’est sans répit que les ravisseurs ont vendangé. Ils ont enlevé dans la soirée du mardi 7 février, à La Croix Périsse (Artibonite), le directeur du Centre de Réception et de Livraison des Documents d’Identité (CRLDI) de l’Artibonite, Wacheny Bien-Aimé et plusieurs autres personnes.
Ils ont aussi enlevé des cadres de l’administration publique, du chef de protocole du palais national, Marc Marie Yves Mazile, au directeur de communication du ministère de la santé publique Jeanty Fils Exalus, en passant par l’ancien sénateur et chef de parti politique, le docteur Louis Gérald Gilles.
Ce ne sont que des exemples des cas d’enlèvement enregistrés dans le pays le mois dernier et qui portent à réfléchir.
Les autorités ont beau affirmer et réaffirmer leur volonté à rétablir la sécurité dans le pays mais les cas d’enlèvement et d’assassinat se sont multipliés ces derniers temps.
Selon le Centre d’Analyse et de Recherche en Droits Humains (CARDH), 1009 cas d’enlèvement ont été enregistrés en 2021 et 857 l’an dernier.
Les citoyens attendent des autorités des mesures concrètes pour stopper l’hémorragie d’autant qu’on annonce des élections pour bientôt.
Pierre Daniel Lamartinière
Vant Bèf Info (VBI)