Sanctionné par le Canada, Jean-Henry Céant continue d’exiger le respect de son droit de recours

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L’ancien premier ministre Jean-Henry Céant, qui estime avoir été sanctionné à tort par le Canada qui lui reproche son soi-disant soutien aux gangs armés en Haïti continue d’exiger le respect de ses droits de recours. Dans une correspondance à la ministre de la justice, Emmelie Prophète Milcé, il lui rappelle sa récente décision d’ouvrir cette voie de recours aux juges qui ont été sanctionnés, peut-être, sans avoir la chance de se défendre.

Port-au-Prince, le 10 février 2023. « J’ai lu, sur les réseaux sociaux avec un très grand intérêt, votre prise de position dans cette scandaleuse affaire de certification de juges rendue publique, peut-être à dessein, par des fossoyeurs de la Nation afin de détruire le peu qui restait de la justice haïtienne et de salir l’image de notre Magistrature », écrit d’entrée de jeu, Me Céant à madame Milcé.

S’il affirme ne pas vouloir faire chorus avec certains avocats, imposteurs avérés, profitant de ce passage douloureux pour la Basoche et la Magistrature à rechercher de la visibilité, il se dit consterné par tant de tapage et déplore que ces avocats aient choisi d’applaudir le gouvernement canadien dans ses mesures arbitraires de sanction.

Me Céant, qui reconnait que certains magistrats sont corrompus mais il souligne que « le nom de certains juges honnêtes circule parmi les non-certifiés » et rappelle que, conformément à la loi de 2007 sur la Magistrature, la certification s’inscrit seulement dans la procédure de nomination d’un juge.

« C’est donc, à bon droit, que vous avez ouvert cette voie de recours aux sanctionnés qui n’ont peut-être pas eu la chance de se défendre. Les œuvres humaines sont toujours susceptibles d’erreur, de parti pris ou même de méchanceté ; d’où les voies de recours instituées par le législateur à la recherche d’une saine et impartiale justice », dit Me Céant à madame Milcé.

Et, vu qu’il a, lui aussi, été sanctionné par le Canada sans avoir la possibilité de se défendre, Me Céant soutient que la similitude est constante entre la manière d’agir du Canada et la sortie du CSPJ.

Soulignant la gravité des sanctions canadiennes et le caractère désastreux de leurs conséquences tant pour les sanctionnés que pour l’image d’Haïti, il demande à la garde des sceaux d’insister auprès du gouvernement canadien afin qu’il lui donne accès aux dossiers dont il dispose et qu’elle vous puisse, par voie de conséquence, exiger en toute célérité la mise en mouvement de l’action publique par le Commissaire du Gouvernement compétent contre tous ceux qui auraient effectivement encouragé ou soudoyé les gangs pour leur sale besogne.

En agissant, écrit-il, vous rendrez service à la nation, vous raviverez notre espoir que tout n’est pas perdu et détromperez ceux-là qui croient que le “blanc” a toujours raison.

“La justice ne vit pas de scandale, elle en meurt”, rappelle l’ancien locataire de la Primature.

Vant Bèf Info (VBI)