12 détenus meurent en un mois, l’OPC invite leurs proches à porter plainte

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L’Office de la Protection du Citoyen (OPC) dénonce les mauvaises conditions de détention dans les centres carcéraux du pays. En un peu plus d’un mois, soit du 23 août au 27 septembre 2022, pas moins de 12 prisonniers sont morts, dénonce l’institution nationale de promotion et de protection des droits humains. L’OPC invite leurs proches à s’associer pour porter plainte contre l’Etat haïtien par devant les instances internationales.


Port-au-Prince, le 29 septembre 2022. L’Office de la Protection du Citoyen s’indigne face à la dégradation continue des conditions de détention dans le pays suite à la persistance de la crise sociopolitique.


Dans une note signée par le protecteur Renan Hédouville, l’OPC fait remarquer que pas moins de 12 décès ont été rapportés durant la période allant du 23 août au 27 septembre et, selon des observateurs nationaux et internationaux, ce sont la malnutrition et l’absence de soins médicaux adéquats qui constituent les principales causes de ces décès.


Les images choquantes des détenus, faisant le tour des réseaux, peuvent témoigner à quel point les personnes privées de liberté en Haïti sont exposées à des traitements cruels, inhumains et dégradants, s’indigne l’OPC.


L’institution évoque la situation dans les prisons civiles des Cayes (Sud), de Saint Marc (Artibonite), de Jérémie (Grand-Anse), de Fort Liberté (Nord-Est), de Jacmel (Sud-est) et de Petit-Goâve (Ouest) qui font face à une pénurie sévère de nourriture depuis plusieurs semaines.


Au commissariat de Petit-Goâve où ont été enregistrés les 3 derniers cas (6 selon les derniers chiffres de la presse locale), des images tournées en boucle sur les réseaux sociaux témoignent du niveau grave de violations de droits humains notamment le droit à la vie, le droit à la santé et à l’alimentation, souligne l’OPC, faisant remarquer que la situation n’est pas différente à la prison civile de Port-au-Prince où les besoins les plus élémentaires demeurent un défi.


Le taux élevé (plus de 90%) de détention préventive est une résultante de l’incapacité des autorités judiciaires à assumer leurs responsabilités et à respecter les délais de procédures.


L’OPC estime que la problématique de la détention en Haïti devrait être abordée dans le cadre d’un élan de solidarité et recommande l’adoption de mesures urgentes, de concert avec les partenaires internationaux pour limiter les dégâts en attendant des réformes structurelles.


La situation pourrait se transformer en catastrophe humanitaire si aucune disposition n’est adoptée dans les plus brefs délais et les parents des prisonniers décédés pourront attaquer l’Etat par devant les instances régionales et internationales pour violations graves des droits humains, prévient Me Renan Hédouville, le protecteur du citoyen.


L’OPC réitère son appel à la population visant à faciliter un couloir humanitaire permettant aux équipes de secours d’atteindre les catégories les plus faibles plus particulièrement les détenus.


Vant Bèf Info (VBI)