Port-au-Prince : La vente illicite de carburant se poursuit, le parquet brandit encore des menaces
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Le Commissaire du Gouvernement de Port-au-Prince ordonne aux marchands ambulants des produits pétroliers de cesser cette pratique qualifiée d’illégale. Me Jacques Lafontant menace d’arrêter ceux qui refusent d’obtempérer à cette mesure. Il leur donne un délai de 8 jours pour quitter ce commerce, d’après un communiqué publié ce vendredi.
Port-au-Prince, le 19 août 2022.- Le calvaire des citoyens pour s’approvisionner en carburant garde le rythme de l’enfer. Pas de carburant dans les pompes de service mais, le produit est disponible dans les rues. Les gallons remplis de ce liquide précieux sont exposés sur la voie publique, bien arrangés comme dans un musée d’art.
Une pratique qui représente un véritable danger pour la sécurité des citoyens, vu le risque d’incendie imminent que constitue le stockage de l’or noir. Elle ruine aussi les citoyens qui connaissent déjà une situation économique calamiteuse.
Malgré les diverses menaces, cette pratique se poursuit. Les citoyens indexent la complicité des autorités gouvernementales, judiciaires et policières, des responsables et employés des pompes à essence, entre autres, qui n’ont rien fait pour résoudre ce problème. Les simples consommateurs continuent de souffrir et paient une fortune pour un gallon non rempli.
Entre temps, le Commissaire du Gouvernement de Port-au-Prince brandit de nouvelles menaces. Me Jacques Lafontant, dans un communiqué publié ce vendredi 19 août, dont copie est parvenue à Vant Bèf Info (VBI), fait injonction tant aux vendeurs qu’aux acheteurs de cesser cette pratique illégale dans un délai ne dépassant pas 8 jours.
Le numéro 1 du Parquet de Port-au-Prince menace de sévir contre tout réfractaire.
Alors, plus d’un se demandent pourquoi donner encore un nouveau délai ? Est-ce le temps pour les illégaux de devenir légaux ? C’est comme donner un délai à un voleur dûment identifié pour qu’il cesse de voler ? Est-ce un aveu d’impuissance ou de complicité de la part des chefs ?
De toute façon, Me. Lafontant associe les juges de paix et leurs suppléants à sa démarche. Il demande à ces derniers de prendre toutes les dispositions généralement quelconques pour faire respecter le décret du 20 décembre 1944 interdisant le marché noir et la spéculation illicite.
Doit-on s’attendre après ces 8 jours à la solution de ce problème ? En attendant la fin de cet ultimatum, ceux qui s’adonnent à la vente illicite du carburant sont-ils légaux dans l’illégalité ?
Jean Allens Macajoux
Ruben Dumont
Vant Bèf Info (VBI)