Électricité : Le black-out, un choix de l’État ?
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Des communes du département de l’Ouest, voire toutes les grandes villes du pays connaissent un sévère rationnement de courant électrique. Des foyers passent plusieurs jours dans le noir. La situation n’est pas différente dans les quartiers disposant de compteurs prépayés.
Port-au-Prince, le 6 Avril 2022.-La région métropolitaine de Port-au-Prince connait un rationnement drastique du courant électrique. Des résidents passent des heures, voire plusieurs jours sans électricité. La réalité est la même dans les quartiers commerciaux que dans les zones résidentielles.
Un quagrénaire rencontré dans l’aire du Champ-de-Mars dit ne se rappeler même pas depuis quand son quartier a été alimenté par le courant de ville. Cet habitant de Port-au-Prince se dote de ses propres moyens pour alimenter sa maison en énergie électrique.
La situation est la même au niveau des communes de Delmas et de Pétion-Ville. Le courant de l’EDH devient une denrée rare. Etudier le soir constitue un vrai supplice pour les écoliers du quartier de Debrosse, se désole une lycéenne qui habite la zone. Le constat est le même au niveau de plusieurs villes de province. D’ailleurs, des citoyens ont manifesté à Mirebalais le mercredi 6 avril dernier pour exiger le rétablissement du courant de ville. Des Capois avaient gagné les rues le dimanche 3 avril 2022 pour le même motif. Le constat est le même à Saint-Marc, ville du bas-Artibonite.
La situation est pareille même au niveau des quartiers où l’électricité d’Haïti implante le service compteur-préparé.
En effet, À Delmas 75, à la rue Jasmin, des abonnés de l’EDH disposent du service prépayé. Interviewée à l’entrée de sa maison pendant une lessive, Cleanta critique vertement ce nouveau service. Selon ses propos, le service d’achat d’électricité prépayée ne diffère en rien du service post-payé. Cette zone de Delmas qui expérimente le compteur prépayé passe ces derniers temps des jours sans électricité, constate-t-on.
Des tentatives entreprises auprès de l’Electricité d’Haïti pour s’enquérir des causes de ce rationnement se revelent vaines. « Au ministère des Travaux publics, on a déjà penché sur le problème », confie une source, rapportant les propos du directeur général de l’EDH, Jean Erol Morose. Mais, ce dernier refuse àctout commentaire sur ce rationnement sévère que connait presque toutes les grandes villes du pays.
Cette rareté d’électricité est la conséquence directe de la diminution de l’eau à environ 158 mètres cube au barrage de Péligre, soutient Felix Pierre-Michel. Le vice-président de la Fédération des Syndicats des travailleurs et travailleuses de l’électricité d’Haïti évoque également ’appréciation du prix du carburant sur le marché international.