Haïti: La Cour des comptes ne s’est toujours pas prononcée sur le dossier de Yanick Mézile malgré deux audits

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L’ancienne mairesse de Delmas, de juillet 2015 à juin 2016, Yanick Mézile, avait saisi la Cour des Comptes pour solliciter décharge de sa gestion. Après deux audits et l’audition du 19 mai dernier, la concernée dit avoir fourni tous les éléments justificatifs nécessaires à l’obtention de la décharge. Dans une note en date du 22 mai, elle se demande s’il ne s’agit pas d’un cas flagrant d’acharnement judiciaire contre sa personne.

Port-au-Prince, le 22 mai 2021.- Suite à sa demande de décharge, une
première équipe de vérificateurs du tribunal administratif avait effectué un
audit de la gestion de Mme Marie Yanick Mézile.

Le juge qui a instruit le dossier sur la base du rapport d’audit ainsi que
l’auditorat avaient recommandé à la Cour de lui accorder décharge. Pour des
raisons jusqu’ici injustifiées, le Collège de juges ayant entendu l’affaire a
ordonné un nouvel audit, dénonce madame Mézile dans une note.

« Une deuxième équipe  de vérificateurs  de la Cour a réalisé
un nouvel audit. Dans le rapport de cette commission, certaines remarques ont
été signalées concernant des pièces « manquantes » pour justifier une
somme de 648,915.66 gourdes.

À l’audience, l’avocat de Mme Mézile affirme avoir démonté, point par point,
les éléments du rapport d’audit qui ont osé mettre en cause la gestion de sa
cliente. Il a justifié de manière irréfutable la pertinence des dépenses pour
lesquelles le juge instructeur et les auditeurs voulaient obtenir des
éclaircissements », poursuit la note.

« Absence de certaines pièces justificatives comme la patente d’une
entreprise contractante, une lettre de demande de subvention pour l’achat d’un
billet d’avion au bénéfice du directeur de la voirie qui devait assister aux
funérailles de son père, aux États-Unis, la non sollicitation de l’avis de la
Cour pour un contrat de 50 mille gourdes pour la réalisation des travaux de
réparations urgentes qui devaient être réalisées sans délai dans le système de
climatisation. Comme par hasard aucun des documents manquants n’avaient été
signalés dans le premier rapport d’audit, car  les vérificateurs avaient
trouvé toutes les pièces justificatives », ajoute la note.

Malgré toutes les preuves fournies, le  juge instructeur Saint Juste
Momprévil, a ordonné un 3e audit.

La note de madame Mézile dénonce  le Collège de Juges qui siégeait à
l’audience et qui n’a pas permis à l’auditorat de présenter ses conclusions
orales après avoir entendu les explications pertinentes fournies par l’intéressée,
le comptable payeur et les moyens de défenses de son avocat, comme le veut la
procédure tracée en la matière.

Mme Mézile se demande s’il ne s’agit pas là d’un cas flagrant d’acharnement
judiciaire et elle dénonce cette volonté de trouver par tous les moyens le
petit détail qui permettrait de l’incriminer d’une façon ou d’une autre pour sa
gestion pourtant irréprochable.

Vant Bèf Info (VBI)